Habiter par et dans le numérique ?

La place des pratiques numériques dans la constitution du chez-soi en lieux de vie et d’accueil (LVA)

Responsable du projet : Marianne Trainoir

Ce projet propose de développer les connaissances sur les lieux de vie et d’accueil (LVA) et la manière dont les pratiques numériques quotidiennes contribuent à façonner les modes d’habiter des jeunes concernés par une mesure de placement. Le placement consiste à retirer l’enfant courant un danger en matière de santé, de moralité, de sécurité ou de développement (physique, intellectuel, affectif et/ou social) de son milieu de vie pour le confier à un tiers. Ce tiers est le plus souvent une famille d’accueil ou un établissement médicosocial. Néanmoins, il existe d’autres formes d’accueil dont les Lieux de Vie de d’Accueil (LVA), structures à l’interface entre l’accueil familial et l’établissement médico-social.

La description et l’analyse des pratiques numériques et des pratiques habitantes, des logiques d’appropriation et des négociations, offre un regard utile sur les parcours de jeunesse en protection de l’enfance et les pratiques des professionnels. Ainsi, ce projet s’intéresse à la fois aux équipements numériques des habitants (jeunes et professionnels), aux usages singuliers qu’ils déploient et aux visées éducatives poursuivies. En mobilisant le « pouvoir de dévoilement » des pratiques numériques (Plantard, 2019), il s’agit à la fois de comprendre comment les différents habitants du lieu investissent et partagent les espaces mais également d’interroger les dynamiques d’un « en commun » dans ce lieu partagé. In fine, la question de recherche pourrait être formulée de la façon suivante : quels rôles et quelles places les pratiques numériques endossent-elles dans le processus de construction de l’habiter individuel et collectif ? dans l’appropriation du chez-soi et du chez-nous en lieux de vie et d’accueil (LVA) ?

La première phase de l’enquête vise - en s’appuyant sur les répertoires existants - le recensement régional des LVA accueillant des mineurs pris en charge par l’ASE dans les quatre départements bretons et la caractérisation des manières d’habiter ces lieux aux configurations plurielles. La deuxième phase du projet vise l’élaboration d’une ethnographie collective et impliquée pour saisir, au plus près de l’expérience des acteurs, la constitution d’un habiter individuel et collectif. Dans cette perspective, des praticiens chercheurs sont associés à l’enquête dès le début du projet.