EMeNum

Éducation aux Médias Numériques

Responsables du projets : Bénédicte Havard Duclos, Laurent Mell

Le paysage des pratiques médiatiques contemporaines s’est profondément remodelé suite à la « montée en puissance » des différentes technologies numériques. Dans un sens large, la production (manières d’écrire, de diffuser, de sélectionner) comme la consommation de l’actualité (manières de rechercher, de lire, de partager, de discuter) connait des mutations sans précédent. En population générale, les enquêtes montrent que les usages informationnels des technologies numériques s’inscrivent dans une évolution des modèles médiatiques traditionnels : une réduction constante de la lecture des quotidiens, une légère stabilisation de l’écoute de la radio, une diversification des modes de réception télévisuels et une « explosion » des usages de l’internet. Du côté des jeunes, les évolutions semblent plus marquées avec un basculement massif vers les sites de réseaux sociaux.

Le projet EMeNum vise à comprendre la manière dont les élèves s’approprient des médias numériques à l’école, mais aussi hors l’école. Parmi le foisonnement de dispositifs pédagogiques permettant aux élèves de construire un rapport outillé aux informations et aux médias, et d’apprendre, particulièrement à l’heure où l’éducation aux médias et à l’information entre dans les programmes de l’Education Nationale, les Classes @ctus nous semblent être un terrain d’enquête de première importance. Si une formule renouvelée, élargie à tous les médias est récente en Finistère, le dispositif hérite d’une longue expérience des classes presse, tissant depuis des années le lien entre journalistes et enseignants et réfléchissant aux usages des élèves.

Dans le cadre de ce projet de recherche, nos objectifs sont d’éclairer prioritairement les effets sur les élèves et leurs pratiques médiatiques, d’une éducation aux médias telle qu’elle se structure dans le dispositif des Classes @ctus. Quels types de savoirs et de connaissances les élèves construisent-ils par la participation à ces projets ? Quels sens les élèves leur donnent-ils ? Comment ce dispositif – qui leur permet de s’engager dans des projets toute l’année avec des équipes et l’apport de professionnels – engage à des changements dans leur rapport à l’actualité (appropriation du vocabulaire, évolution dans les pratiques de recherche, changement dans la confiance en l’écriture, etc.) ? Comment les savoirs construits dans la classe transforment-ils des pratiques en dehors de la classe (manière dont on en parle en famille, dont on regarde l’information, etc.) ?

Parallèlement, la dimension didactique du dispositif nous semble importante à étudier : En quoi les Classes @ctus, sont-elles le support et le vecteur de pratiques pédagogiques innovantes (jeux, collaboration, autres rapports à l’écrit et aux émetteurs de savoirs, construction différente du sens et du plaisir, articulation avec la transmission de savoirs disciplinaires ou transversaux) ?