Camille Bosqué, doctorante au laboratoire Arts : pratiques et poétiques (APP, université de Rennes 2), publie avec Cindy Kohtala un article dans la revue Journal of Peer Production. À partir du portrait du premier fablab européen, les auteurs soulignent le rôle du récit d’une histoire collective, incarnée par des acteurs locaux à la personnalité affirmée, dans la construction d’une culture du fablab.
Partant de leur expérience de terrain respective au sein d’un fablab, situé en Norvège, au delà du cercle polaire, et appartenant au réseau des fablabs du MIT, Camille Bosqué et Cindy Kohtala en dessinent le portrait, qui commence par un étonnement commun : lors de leurs journées d’observations, en 2012 et 2013, rien ou presque n’a été fabriqué dans ce fablab et les activités qui s’y déroulaient divergeaient sensiblement de celles que l’on s’attend à découvrir dans un fablab.
À travers la description précise des lieux, des personnes qui gravitent autour d’activités domestiques tout autant qu’éducationnelles ou de prototypage, c’est la genèse du réseau des Fablabs des MIT qui est retracée dans cet article.
Ce récit met en évidence l’importance du rôle de personnes charismatiques, tant dans l’animation d’une communauté locale autour d’activités de prototypage qui répondent à des problématiques concrètes, que dans la naissance et l’animation du réseau des Fablabs respectant la charte MIT.
De cette tension entre une implication forte au sein de leur environnement local et un engagement dans un réseau, il résulte une diversité des fonctionnements des Fablabs appartenant à ce réseau.
Ils sont façonnés par (et façonnent aussi en retour, à travers le temps) leurs fondateurs, leurs financeurs, et leurs usagers-participants.
L’article souligne enfin l’importance des récits et de la rhétorique dans la construction d’une culture du fablab.
Voir en ligne : The Story of MIT-Fablab Norway : Community Embedding of Peer Production