Nicolas Jullien, chercheur associé à M@rsouin et enseignant-chercheur au département LUSSI de Télécom Bretagne, rentre d’un séjour d’études d’un an aux Etats-Unis, à la « School of Information Studies » de l’université de Syracuse.
Pouvez-vous nous parler de la genèse de ce séjour ?
L’idée de ce séjour de recherche est née, en 2010, d’une rencontre avec le Professeur Kevin Crowston pendant un séminaire doctorial à Dansk (Pologne). Nous connaissions nos travaux respectifs sur les FLOSS* et les communautés de pratique et la perspective de travailler ensemble est venue assez naturellement.
Avec le soutien de l’Ecole, j’ai pu concrétiser cette collaboration avec pour objectifs la préparation de mon Habilitation à Diriger la Recherche et le rapprochement des deux institutions. Nous sommes partis en famille en Août 2011.
Comment s’est passée votre intégration dans l’équipe de recherche du Pr Crowston ?
J’ai reçu un très bon accueil.
L’équipe était grande mais de « taille humaine » (environ deux fois l’équipe du LUSSI) et si je travaillais essentiellement avec le Professeur Crowston, j’étais très régulièrement convié aux réunions organisées par l’ensemble de l’équipe.
A Syracuse, J’ai ressenti davantage la très grande pression des contrats de recherche. Ce qui n’empêche pas les professeurs de « mener leur barque » tout en respectant les individualités.
Ma collaboration avec Kevin Crowston, a permis l’avancement de travaux de recherche et le lancement d’actions. Nous avons notamment un projet de SAVI (Science Across Virtual Institutes) soutenu par la National Science Fundation et qui a pour objectif de développer les groupes de recherche entre les universités américaines et le reste du monde.
Nous voulons développer un groupe de recherche sur « les communautés de pratique en ligne » réunissant des chercheurs du Gis M@rsouin, de l’Institut Télécom et de la School of Information Studies de Syracuse.
Pouvez-vous nous parler de deux événements marquants ?
Preuve de leur convivialité, j’ai très vite été sollicité et ai organisé, en septembre 2011, le premier des « Brown Bag Seminar Series » de la iSchool (séminaire de présentation de recherche à l’attention des étudiants en thèse et en masters). J’y ai présenté mes travaux sur l’implication des entreprises dans les projets de logiciel libre.
En juillet 2012, afin de préparer justement le SAVI, nous avons organisé un séminaire entre l’Université de Syracuse et Télécom Bretagne dans le cadre du projet ANRCCCP Prosodie. Nous avons réuni une quinzaine de chercheurs du nord-est des États-Unis et une quinzaine de chercheurs de l’Institut Télécom et des partenaires du projet ANR CCCP-Prosodie. Durant ses deux journées, nous avons présenté nos travaux respectifs et ébauché la trame d’un projet international.
Par ailleurs, de nombreux chercheurs rencontrés ne seraient pas contre l’idée de venir passer quelques temps en France. En tant qu’enseignant-chercheur à Télécom Bretagne, j’espère que l’École est vue comme un contact intéressant pour la concrétisation de leurs éventuels séjours de recherche.
Votre objectif « Recherche » semble bien atteint, qu’en est-il de celui des relations entre Télécom Bretagne et l’Université de Syracuse ?
Là aussi, l’idée a reçu un accueil enthousiaste. Nous allons mettre en place des « échanges » d’étudiants à moyen terme. Les premiers devraient se concrétiser en 2013.
A plus long terme, nous avons évoqué l’échange de professeurs entre l’Institut Télécom et l’Université de Syracuse, ainsi que l’encadrement de doctorants.
Quels conseils donneriez-vous à un chercheur qui envisage un séjour d’études ?
Faites-le !
C’est une expérience professionnelle et personnelle que je conseille. J’ai pu enrichir mes travaux personnels tout en menant une expérience familiale unique. Nous avons découvert un pays.
Ma famille s’est bien acclimatée, les modes de vie étant relativement similaires, nous nous sommes rapidement adaptés.
Je préconise toutefois, pour ceux qui ont des enfants, de se rendre dans le pays d’accueil avant la rentrée scolaire afin de prendre le temps de découvrir les lieux.
L’aspect financier est très important. Il vaut mieux avoir quelques économies. Les frais se multiplient rapidement sur place, il faut prévoir par exemple l’achat d’une voiture.