Etudier le Web politique au prisme de la science des données : des croisements disciplinaires aux renouvellements épistémologiques.
Julien Boya Djian, Aurélie Olivesi et Julien Velcin coordonneront ce numéro.
Dans une période dite de « crise » et de « transformation » de la participation politique, le Web, notamment dans son usage 2.0, offre aux citoyens et aux acteurs politiques de nouvelles possibilités d’action et d’expression, et ce à une échelle totalement inédite. Cependant, l’analyse de ces dispositifs numériques outrepasse souvent les capacités de traitement des méthodes « traditionnelles » des sciences sociales, ne serait-ce qu’en termes de volumes de données. Parallèlement, les développements récents de la science des données – qui se donne pour objectif d’extraire l’information utile des grandes bases de données numériques en suivant un processus hérité de la fouille des données (extraction, stockage et indexation, analyse et catégorisation, visualisation) – ont permis une meilleure appréhension des terrains numériques. En fournissant des outils partiellement ou totalement automatisés de collecte et d’analyse des corpus du Web, la science des données apporte une aide précieuse aux chercheurs en sciences sociales. Et par leur retour d’expérience et leurs usages critiques de ces outils, les chercheurs en SHS peuvent contribuer à enrichir les algorithmes et les outils proposés par la science des données. C’est donc précisément à l’influence croisée de la science des données et des sciences sociales du politique que souhaite s’attacher ce numéro. Au-delà du renouvellement évident des méthodologies de recherche, il s’agira d’interroger dans quelle mesure les outils épistémologiques issus de la science des données sont susceptibles d’enrichir l’étude des problématiques propres au Web politique. Le dossier privilégiera les travaux menés conjointement par des chercheurs spécialisés en informatique et en sciences humaines et sociales et portant sur les adaptations épistémologiques réciproques nécessaires qui constituent aujourd’hui un élément clef de l’analyse politique.
J. Boyadjian : ATER en Sciences Politiques, Université de Montpellier, CEPEL
A. Olivesi : Maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication, Lyon 1, ELICO
J. Velcin : Maître de conférences en Informatique, Lyon 2, ERIC
Les V1 des textes sont à adresser à : aurelie.bur@enpc.fr, avant le 31 décembre 2016.
Voir en ligne : L’article original sur le site de la revue {Réseaux}