[Appel à contribution] composantes et enjeux de la transformation numérique dans l’« entreprise du futur »

, par Nicolas Jullien

Appel à contribution pour un dossier spécial, parution fin 2016, sur l’entreprise du futur, géré par Madeleine Besson, Cédric Gossart et Nicolas Jullien

Sous la pression de nouveaux entrants, pour s’adapter aux nouveaux comportements des consommateurs ou encore pour tirer profit des outils technologiques en termes d’innovation ou de productivité, les entreprises sont appelées à repenser leurs processus ou la façon dont elles interagissent avec leurs parties prenantes.
La revue Terminal propose de discuter des transformations que cela entraîne, dans l’organisation du travail, des relations avec les fournisseurs et les clients, des modèles économiques...

La notion de business model qui avait eu du mal à trouver une place dans le monde académique à la fin des années 1990 est devenue un des concepts les plus étudiés dans la littérature de management. En parallèle, la transformation numérique redessine la place de l’humain dans les entreprises. Toutes les tâches automatisables sont en passe de l’être, passant de la robotisation des opérations sur les chaînes de production automobile à l’automatisation des tâches d’employés de bureau ou d’hôtesses de caisse. La robotisation permet aussi la production à la demande et les possibilités de personnalisation des produits et services. « Progressivement, la valeur ajoutée se déplace de l’effectuation elle-même des tâches vers trois terrains : la formulation de la demande du client, la conception de la solution et des automates qui les exécutent, enfin le service, qui consiste à livrer au client. » (Landier, 2014, p. 51).

La transformation numérique de l’entreprise apparaît comme une combinaison de l’automatisation, de la dématérialisation, et de la réorganisation des schémas d’intermédiation ; chacune de ces trois familles d’effets interagit avec les deux autres et se renforce dans cette interaction.

L’automatisation : derrière celle-ci se jouent les effets d’accroissement de performance dans l’emploi des facteurs de production : productivité du travail, productivité du capital, productivité de l’énergie et des matières premières, mais aussi augmentation des capacités d’individualisation de l’offre (la production à la demande, dont le mouvement d’impression 3D est le parangon).

La dématérialisation produit d’autres effets : apparition de nouveaux canaux de communication et de distribution qui remplacent ou transforment les réseaux physiques d’agences, de guichets et de magasins, en même temps qu’une baisse des coûts marginaux de production et qu’une baisse des coûts de transaction.

La troisième famille, désintermédiation / ré-intermédiation, concerne les effets de réorganisation des chaînes de valeur avec l’irruption de nouveaux acteurs qui se placent entre les entreprises traditionnelles et leurs clients, et imposent de réinventer les modèles d’affaires et d’intermédiation, notamment à partir du nouveau rôle joué par les personnes et des nouveaux actifs issus des données (Lemoine, 2014).

Nous attendons des propositions d’articles discutant d’un de ces trois thèmes et des enjeux en terme de développement de nouvelles activités, de réorganisation de filières, de fonctionnement des entreprises, d’évolution des métiers et des activités. Nous donnons ci-dessous des exemples de questions susceptibles d’être traités dans ce dossier (liste non exhaustive et non hiérarchisée) :

  • Quel est l’impact de la transformation numérique sur la structure de l’industrie et la nature de la concurrence ?
  • Comment la transformation numérique impacte-t-elle le business model de l’entreprise ?
  • Comment la digitalisation transforme-t-elle la chaîne de valeur ?
  • De nouvelles activités émergent-elles dans un nouveau contexte de création de valeur ? Cette valeur peut-elle être partagée au sens de Porter et Kramer (2011) ?
  • Quelle(s) structure(s) pour l’entreprise de demain ? … le modèle low-cost ou l’entreprise “frugale” sont-ils les seuls modèles possible ?
  • Comment caractériser les modifications et les mutations à l’œuvre dans les organisations du fait de la digitalisation massive des pratiques ?
  • Comment anticiper et atténuer leurs conséquences sur les collaborateurs ?
  • Y-a-t-il des nouvelles organisations du travail, de nouvelles manières de coopérer dans l’entreprise et comment les salariés s’y adaptent-ils ?
  • Quelles valeurs sont en jeu dans l’entreprise dématérialisée ?
  • Quelle évolution des compétences individuelles/collectives des salariés dans l’organisation ?
  • Comment forme-t-on à ces compétences ?
  • Comment transformer l’enseignement supérieur pour mieux préparer les futurs cadres au travail dans l’économie numérique ?
  • Comment les contraintes écologiques vont-elles transformer l’entreprise du futur ?

Les travaux empiriques nourris de données concrètes sont les bienvenus, mais des réflexions théoriques en amont de ces problématiques sont également attendues. Comme à notre habitude, des entretiens seront réalisés auprès d’acteurs de la société civile qui participeront ainsi au débat.

Calendrier

  • Dépôt des propositions d’articles (résumé d’une à deux pages) : avant le 15 février 2016, par mél à industrie-numerique-terminal[at]mlistes.telecom-bretagne.eu.
  • Décision d’acceptation des propositions communiquée aux auteurs : avant le 15 mars 2016.
  • Soumission des articles complets pour évaluation : avant le 15 juin 2016.
  • Publication des articles : avant le 30 janvier 2017.

Format des articles

Entre 25 000 et 30 000 caractères au format de soumission défini par la revue (cf. rubrique « Contributions » sur le site de Terminal.

Voir en ligne : L’appel sur le site de Terminal

P.-S.

Les coordinateurs de ce dossier sont : Madeleine Besson, Cédric Gossart, et Nicolas Jullien (Institut Mines Télécom, Télécom École de Management et Télécom Bretagne, M@rsouin)