"Internet : interfaces et interactions", Actes du 10e séminaire M@rsouin

, par Emilie Huiban, Margot Beauchamps

Cet ouvrage est la troisième parution des Actes du Séminaire annuel de M@rsouin. Celui-ci est le rendez-vous désormais habituel des chercheurs bretons en sciences humaines et sociales travaillant sur les usages des technologies de l’information et de la communication (Tic). Mais il déborde son cadre régional pour accueillir également des communications de la communauté francophone. Le soutien sans faille du Conseil régional de Bretagne à cette manifestation et plus généralement au Gis M@rsouin lui-même, permet d’organiser ce séminaire dans un cadre convivial et facilite aussi la diffusion des connaissances ainsi produites grâce aux actes. Cette année les organisateurs du séminaire ont voulu « marquer le coup » d’un dixième anniversaire, en le tenant en résidence au sein du site très particulier d’Océanopolis à Brest. Monsieur Gwenegan Bui, député de la 4e circonscription du Finistère, à l’époque Vice-Président du Conseil régional en charge de l’aménagement du territoire et du numérique, nous a fait l’honneur d’ouvrir nos journées.

Repères 2014

L’ouvrage rassemble les actes du 10e séminaire annuel du Gis M@rsouin qui s’est tenu à Brest les 24 et 25 mai 2012.

Il est organisé en sept thématiques :
 Numérique et handicap
 Numérique et apprentissage
 Les réseaux sociaux
 Marketing
 Culture et art
 Transmission
 Blogs et communautés

consulter le sommaire et les résumés de chaque chapitre

Extraits de l’avant-propos de Godefroy Dang Nguyen, directeur scientifique :

Un premier champ est celui du handicap. C’est un thème qui revient régulièrement dans les séminaires M@rsouin, car il y a au moins deux équipes à Brest qui travaillent depuis de nombreuses années sur ce thème. L’une autour de Simone Pennec au sein de l’Atelier de recherche sociologique de l’Université de Bretagne occidentale. La seconde équipe, de Telecom Bretagne, travaille avec Maryvonne Abraham sur le contexte d’usage par des handicapés souffrant d’une capacité très réduite de communication.

Le second champ présenté dans l’ouvrage est celui de l’apprentissage. Là encore la recherche en Bretagne est particulièrement féconde notamment au sein du CREAD, et ce thème est aussi récurrent dans les séminaires M@rsouin. Les quatre communications éclairent de manière complémentaire cet objet de recherche multiforme. La première étudie un corpus de textes qui traitent du rôle des Tice (Tic pour l’enseignement). L’objet est d’y dégager, au-delà d’une objectivité apparente d’un discours scientifique dont ils se parent, les finalités sous-jacentes assignées aux Tice. La seconde communication (Lefeuvre) montre à partir d’entretiens, que les enseignants dans le supérieur se divisent en deux catégories vis-à-vis de leur réception des Tic. La troisième communication (Freyssinhes) se place du point de vue de l’apprenant, et montre que le taux d’échec dans l’auto-apprentissage n’est pas imputable à un prédéterminisme socio-culturel ou à une psychologie particulière. Enfin la dernière communication (Plantard) propose un schéma général du mécanisme d’appropriation des Tice, qui pourrait, selon l’auteur, être utile aux médiateurs, les acteurs qui facilitent l’auto-apprentissage.

La troisième partie traite d’un thème qui va prendre de plus en plus d’importance dans la recherche sur les usages des Tic, celui des réseaux sociaux. Parmi les trois communications ici présentées, la première (Poveda) évoque les usages des réseaux socio-professionnels par les jeunes en recherche de premier emploi. La seconde communication (Haikel-Elsabeh et Alloing) évoque l’usage des réseaux sociaux par les entreprises pour repérer les leaders d’opinion et en faire des vecteurs de message promotionnel. Enfin la troisième communication (Mell) évoque les comportements de dévoilement et de gestion de la vie privée sur Facebook.

Le quatrième thème est aussi très présent dans M@rsouin depuis de nombreuses années et concerne le marketing. Mais comme il s’agit d’un thème large, les questionnements sont renouvelés d’une année sur l’autre. La perception de la réalité augmentée (Gauttier) est pour la première fois traitée, en liaison avec les avancées de la technologie qui rend désormais ce service envisageable dans le grand public. Le second papier (Gauzente, Kuntz-Cosperec, Petr) concerne l’usage des réseaux sociaux par les institutions culturelles. Celles-ci ont perçu l’enrichissement qu’apportent les réseaux sociaux, notamment en permettant de ne plus voir un public indifférencié, mais des « gens » avec qui il est possible d’interagir, pour le bénéfice de tous. Le troisième papier (Petr, Ngary) évoque l’usage d’une tablette en soutien d’une visite des musées. Enfin le quatrième papier (Poels) évoque la gratuité. Il cherche à poser un cadre d’analyse de ce comportement largement pratiqué sur Internet.

La cinquième partie évoque un thème nouveau pour M@rsouin, l’usage des Tic dans la pratique artistique. Le premier papier (Rageul) analyse la bande dessinée numérique, et pointe du doigt les éditeurs, qui commencent à s’emparer de cet objet. Le second papier (Chabert, Veyrat) traite de l’usage du smartphone en tant qu’objet « d’imprégnation ». Enfin le troisième papier traite de la diffusion des outils graphiques dans le grand public montrant « un retour à un état sauvage d’agencements textuels et iconographiques ».

Le sixième thème fait écho à l’apprentissage et renvoie à la transmission. G. Sapio forge le concept de « méta famille » pour décrire les réflexions et actes de distanciation que provoquent les « films de famille » facilités par le numérique. Le second article (Cassilde et Martin) évoque les inégalités dans la pratique culturelle. Il souligne le creusement d’une fracture provoquée par le recours à Internet. Le troisième papier analyse la transmission du patrimoine culturel breton. Il montre que la préservation de la langue est au cœur des stratégies de communication sur le Web et que la « patrimonialisation » prend tout son sens dans l’espace numérique.

Enfin la dernière partie traite d’un thème qui est aussi habituel aux séminaires M@rsouin, celui des blogs et des communautés. Le premier texte (Giraud) rend compte des pratiques de communication au sein d’une communauté associative de diffuseurs de logiciels libres en Gironde. Le second papier (Vlasceanu) analyse les blogs que tiennent les hommes politiques. Il montre que la participation et l’interaction qui en résulte ne sont pas naturelles, et plutôt instrumentalisées. Enfin le dernier texte (Stassin) évoque les blogs de « l’infodoc » et montre qu’ils ne sont pas réservés à un public de professionnels mais interagissent avec d’autres types de blogs (marketing, high tech, politique).

Voir en ligne : http://www.editions-harmattan.fr/in...