Encastrement social et usages d’Internet : le cas du commerce et de l’administration électronique.

, par Raphaël Suire

fractures numériques de second niveau, encastrement social, probit bivarié.

CREM - UMR CNRS 6211 -

M@rsouin-Université de Rennes 1

Il convient dorénavant de bien différencier la question de l’adoption de celle de l’usage que l’on fait d’Internet (Le Guel, Pénard, Suire, 2005). Si la première ligne de fracture, celle de l’adoption, trouve sa source dans les déterminants d’ordre économique et financier, les usages apparaissent quant à eux largement déterminés par des variables d’interactions non-marchandes et des aptitudes cognitives. Compte tenu de la singularité de ces interactions nous définissons la fracture de second niveau comme étant déterminée par l’encastrement social de l’usage.

Nous illustrons ce point par l’analyse jointe de deux usages qui renvoient a priori à des représentations semblables. Nous montrons que les pratiques du commerce électronique et de l’administration électronique sont non corrélées et que les variables d’encastrement sont discriminantes. De ce point de vue la fracture de second niveau ne peut être posée comme telle mais doit renvoyer à un usage en particulier. Combler les fossés numériques doit donc passer non seulement par une stimulation des différents niveaux de capital individuels (humain, social) selon l’usage numérique mais doit inciter aussi à des études plus fines sur les pratiques individuelles.