[Rapport] Projet usage des bornes interactives en lieux publics. Présentation du projet.

, par Daniel Thierry, Éric Jamet

BORNES INTERACTIVES, APPROPRIATION, OBSERVATION DES USAGES, ÉTUDE COMPARATIVE, sociologie des usages, ergonomie.

L’étude a pour objet d’évaluer les modalités d’appropriation de l’usage des bornes interactives en lieux publics en 2007/2009. Ce projet a une ambition de comparaison des comportements d’usagers non professionnels à deux décennies d’intervalle en adoptant, sur des sites similaires, la méthodologie utilisée dans une série d’études conduites à partir de 1988. L’hypothèse principale est que le lieu public conditionne fortement les formes de l’usage de dispositifs informatiques interactif par le fait que l’interaction se déroule sous le regard de tous. La multiplication des objets informatiques interactifs a-t-elle réduit l’importance de ces phénomènes ?

La méthodologie principale se fonde sur des observations in situ des comportements des usagers ainsi que sur de brefs entretiens avec ces utilisateurs. Trois types d’applications seront étudiés : les applications didactiques, les applications transactionnelles et les applications d’information et d’orientation.

Organisation du projet.

Le projet se déroule sur deux années et présente plusieurs aspects :

 analyse des dispositifs existants,

 observation et entretiens collectant des données sur les comportements et les discours des usagers,

 analyse des premiers résultats et compléments de l’étude de terrain en fonction de ceux-ci, notamment pour mieux appréhender les correctifs à apporter aux dispositifs.

 validation des observations par des tests d’usages en laboratoire,

 finalisation de l’étude et édiction des recommandations en termes d’usages et d’ergonomie.

Méthodologie de validation des résultats.

La méthodologie suivie dans ce projet reprend au plus près celle utilisée dans plusieurs travaux d’évaluation des pratiques des usages d’automates interactifs en lieux publics (centres commerciaux, gares et musées de Paris et province) et dans la cité des sciences et de l’industrie de la Villette à Paris qui a donné lieu à une analyse détaillée des phases d’appropriation des interfaces homme-machine par des publics non-professionnels.

Les résultats de l’étude 2007-2008 seront tout particulièrement comparés à ceux de ces études afin de repérer d’éventuelles variables significatives. C’est à partir de cette comparaison que sera engagée une seconde série de travaux de validation des résultats les plus significatifs. Cette seconde phase verra selon les cas la mise en œuvre d’observations et de questionnaires dans des espaces offrant des caractéristiques spécifiques ou la mise en place de dispositifs de tests de modalités de communication homme-machine ouvrant de nouvelles voies d’utilisation.

Description des sous-projets.

Sous-projet 1 :

Objectifs du sous-projet :

 analyse des dispositifs existants.

 observation et entretiens collectant des données sur les comportements et les discours des usagers,

 identification des difficultés et facilitateurs de l’utilisation des automates en lieux publics.

Détail des réalisations et échéances.

Ce sous-projet correspond à la première phase chronologique de l’étude. Il fera un inventaire de l’offre technique de systèmes interactifs en lieux publics et préparera la mise en place du processus d’observation. Trois grandes catégories de fonctions sont prévues :

 fonction d’information/orientation : Dispositifs offrant des services pratiques aux usagers (ANPE, mairie, CAF, etc.) ou de type plan interactif, aide à l’orientation, au choix de produits, etc.,

 fonction transactionnelle : systèmes de distribution de produit de type billetterie, ou titres de transport,

 fonction didactique/muséologique : dispositifs utilisés dans des espaces de type exposition ou musées et favorisant la compréhension d’un process ou d’un savoir.

Pour chaque catégorie, il est prévu d’opérer une observation in situ à l’insu de l’usager par un enquêteur et de brefs entretiens destinés à collecter les impressions de l’usager ainsi que ses représentations de la technologie utilisée.

Sous-projet 2.

Objectifs du sous-projet.

Analyse des premiers résultats et compléments de l’étude de terrain en fonction de ceux-ci, notamment pour mieux appréhender les correctifs à apporter aux dispositifs.

Formulation des hypothèses liées à l’examen conjoint des dispositifs et des attitudes des usagers vis-à-vis de l’offre de services.

Détail des réalisations et échéances.

Ce sous projet correspond à une seconde période de l’étude où l’on procédera à l’analyse des résultats des observations et entretiens. Ces résultats indiqueront les points devant faire l’objet d’un approfondissement. Il s’agira de mieux cerner les variables liées à l’espace d’utilisation en termes de typologie des lieux, de topographie, d’environnement socio-culturel, de nature des tâches. Des correctifs pourront être opérés afin de tenir compte de particularités des populations du corpus. Tout cela donnera lieu, au cas par cas, à un complément d’étude.

Des tests d’usages seront réalisés en situation pour évaluer les intentions d’usage des bornes, leur utilité (telle qu’elle est perçue par l’utilisateur) et leur utilisabilité (c’est-à-dire leur facilité d’usage). Ces études seront réalisées sur la base de questionnaires et d’observations. L’objectif de ces études est de repérer d’éventuels freins aux usages notamment en termes d’ergonomie des produits.

Sous-projet 3.

Objectifs du sous-projet.

 Finalisation de l’étude et édiction des recommandations en termes d’usages et d’ergonomie.

Détail des réalisations et échéances.

Les remarques directement liées à l’ergonomie des interfaces et de leur utilisation feront l’objet de vérifications et d’expérimentations dans un espace expérimental au CRPCC. À l’issue de cette série d’études, des recommandations ergonomiques seront proposées.

Les études, qui pourront être conduites en partenariat ou confiées à des partenaires du projet, seront finalisées par la confrontation avec d’autres acteurs professionnels ou scientifiques.

De ces confrontations résulteront deux types de productions :

 des recommandations sur les modalités d’implantation de services interactifs destinés à être utilisés par des non-professionnels en lieux publics ;

 des prescriptions ergonomiques qui porteront sur l’identification des fonctionnalités de l’automate, sur l’usage des interfaces de communication homme-machine et sur les conditions d’une implantation optimale des automates.