La société numérique face aux catastrophes naturelles

Les travaux de sciences sociales font ressortir l’écho numérique systématique que reçoivent les catastrophes naturelles sur les plateformes numériques comme Twitter.

Responsable du projet : Benoît Giry

(Chae et al., 2014 ; Spence et al., 2016 ; Wang & Taylor, 2018). Les chercheuses et chercheurs se servent généralement de ces « traces » numériques pour détecter, localiser et mesurer l’ampleur des catastrophes (pour les tremblements de terre, par exemple : Robinson et al., 2013).
Ces messages ne sont pourtant pas produits pour l’enregistrement scientifique. Au-delà de leurs usages épistémiques, ils sont d’abord inscrits dans des usages sociaux. On pourrait faire l’hypothèse que les interventions sur les réseaux socionumériques servent d’abord à prévenir, aider, appeler au secours, etc. et participent ainsi directement à la résilience des communautés et des territoires concernés (Jurgens & Helsloot, 2018 ; Giry, 2020).
Ce mécanisme a été relativement peu étudié par les sociologues. Des travaux récents montrent pourtant qu’il a sans doute joué un rôle décisif au moment de la mise en place des premières mesures sanitaires lors de la pandémie de Covid-19 (Giry, 2022a ; Giry, 2022b). Cette recherche propose donc de documenter les réactions de la société numérique face aux catastrophes naturelles en montrant les différents registres sur lesquels elles se réalisent, les communautés qu’elles contribuent à créer et comment elles participent ou non de la résilience des territoires. Ce faisant, elle permettra d’ouvrir des pistes pour articuler les réactions numériques et les modes de gestion institutionnels des catastrophes.