Journée d’études
« Attachements et compétences »
Organisée par le GIS M@rsouin
Invité : Antoine HENNION CSI – Mines ParisTech
Les enquêtes sur les dispositifs technologiques (usages des TIC) ou les dispositifs de politique publique (protection sociale, emploi, insertion, économie, culture, …) ont abordé la réception de ces dispositifs et montré des processus de différenciations sociales, genrées ou générationnelles des usages. Elles mettent en évidence que les activités, les prestations ou les objets tels que conçus par les prescripteurs (organisateurs de spectacles, « distributeurs de culture », dispositifs publics, etc.) se re-déploient en cours de réalisation, tant au niveau des professionnels qui décident de l’attribution des prestations ou les mettent en œuvre (personnel des organismes publics ou privés) qu’au niveau du public, des clients ou des usagers. On parle ainsi de régulations autonomes, de négociations, de compromis, d’appropriation, etc. pour décrire les ajustements autour des critères codifiés, institués ou marchands d’une activité (par une administration, des organisations commerciales …) relatifs aux prescriptions contenues dans les dispositifs étudiés.
APPEL A COMMUNICATION
Le jeudi 17 juin à la MSHB
La perspective des attachements s’intéresse aux compétences des amateurs. Usagers, clients, consommateurs, ils élaborent des procédures et des épreuves, débattent et se lient avec d’autres, développent une sensibilité et créent leurs propres critères d’appréciation. L’analyse se focalise dès lors sur les critères spontanés et tout à la fois expérimentés, qui s’élaborent en cours d’activité. En passant du registre des critères pré-codifiés d’une activité à celui de l’appréciation engagée dans l’activité, on passe du même coup à une méthodologie qui vise les pratiques, le « comment on fait », « comment on s’essaie à sentir… ». Les usagers deviennent dès lors des amateurs, des consom’acteurs, des militants, des acteurs du libre…
Cette journée aura pour invité Antoine Hennion. Ses travaux ont exploré les attachements dans une sociologie de l’amateur qui aborde le goût comme une activité réflexive et s’inscrit dans une approche pragmatique. La sociologie du goût met au centre de l’analyse non pas le goût déjà constitué, mais l’acte de goûter, les gestes et les savoir-faire qui l’accompagnent, les soutiens recherchés auprès des autres ou dans des guides et des notices… Cette perspective appelle un « nouveau mode de description des attachements », pour saisir le goût comme une activité réflexive où « les amateurs ont autant à en apprendre à la sociologie que l’inverse » .
Les communications présenteront des enquêtes empiriques consacrées aux amateurs et à leurs attachements. Les objets pour lesquels les usagers développent un goût, des compétences et construisent des attachements concernent les pratiques culturelles, dans le domaine des arts et du spectacle vivant (musique, cinéma, théâtre…), mais aussi du sport, de la dégustation… Il est question également de pratiques plus récentes, liées au développement des technologies numériques de l’information et de la communication : les réseaux sociaux, le visionnage et le partage de vidéos en ligne, le téléchargement… De nouvelles pratiques d’échange se développent autour de goûts installés et institués (téléchargement, échanges sur les forums…). Dans quelles mesures les TIC transforment-elles les pratiques d’amateurs ? S’agit-il « seulement » d’un moyen d’échanger des contenus culturels, qui ne modifie pas fondamentalement les goûts déjà constitués de ceux qui participent, ou ces pratiques engagent-elles leurs participants à découvrir et à intégrer d’autres objets à leurs horizons culturels constitués ? Comment se propage le goût « en partage » (communautés, réseaux sociaux…) ?
On pense aussi aux pratiques engagées dans une dimension citoyenne : engagement politique, associatif, actions en faveur de l’environnement, du développement durable… D’autres domaines originaux peuvent être abordés qui ne sont pas cités dans cet appel à communication qui ne saurait être exhaustif, questionnant les usages et les attachements auxquels ils conduisent.
PUBLIC VISE
Cette journée s’adresse aux curieux ou aux praticiens, confirmés et novices, des sciences humaines et sociales : sociologie, économie, psychologie, anthropologie, histoire, droit et sciences politiques, gestion… Les domaines abordés seront fonction des contributions envoyés par les communicants, et peuvent couvrir un large éventail d’activités.
CALENDRIER
Entre le 27 avril et le 15 mai : envoi des propositions (résumé de 1500 à 3000 signes espaces compris).
Le 25 mai : notification aux auteurs des communications acceptées.
5 juin : envoi des contributions (2 à 5 pages).
Les propositions sont à envoyer à christele.dondeyne@univ-brest.fr et nathalie.coulon@univ-brest.fr
Présentation des propositions :
Titre
Auteurs et affiliations
Résumé (1500 à 3000 signes, précisant la problématique, la méthodologie et les principaux résultats)