CAPUNI crise : premiers chiffres bretons !

, par Géraldine Guérillot , Joël Langonné, Pierre Le Bras, Soazig Lalancette

Comment avons-nous vécu nos existences numériques et confinées ? Voici les premiers résultats bretons de l’enquête exceptionnelle CAPUNI crise !

Les chercheurs du GIS Marsouin ont mené une grande enquête, intitulée « CAPUNI crise ». Ils ont observé si les outils numériques nous ont aidé à adapter nos existences aux exigences du confinement ou bien s’ils ont, au contraire, rendu plus pénible nos quotidiens confinés. Soutenue par la Région Bretagne et l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires, « CAPUNI crise » a permis d’interroger spécifiquement 1500 Bretons ainsi que 1000 nationaux. Les premiers résultats de ce travail concernent les Bretons.

ATTESTATION DEROGATOIRE
Les Bretons, pour sortir de chez eux lors du confinement, ont décidé d’utiliser, plus que n’importe quel autre moyen à disposition, les attestations de déplacement dérogatoire proposées dans les pages de leurs journaux quotidiens ou rédigées sur papier libre (35 %). Viennent ensuite les impressions à domicile (28 %) et les applications sur le smartphone (22 %).

APPLICATION STOPCOVID
On découvre ensuite que les Bretons se méfient de l’application mobile StopCovid, qui devrait entrer en service d’ici quelques jours. 44 % d’entre eux indiquent qu’une telle application leur inspire de la « méfiance », contre 25 % pour lesquels StopCovid inspire de l’« espoir » (31 % « ne se prononcent pas »).
Finalement, la moitié des Bretons qui possèdent un smartphone déclarent qu’ils ne téléchargeront pas l’application (50 %).

TELETRAVAIL
S’agissant du télétravail, on peut noter que 47 % des Bretons concernés estiment être « moins efficaces » que d’habitude.
Seuls 11 % d’entre eux estiment, au contraire, être plus efficaces et 42 % « aussi efficaces ». Le sentiment de travailler moins efficacement en télétravail s’explique notamment par l’impression d’avoir moins de travail que d’habitude. Il semblerait ainsi que les télétravailleurs bretons ne soient pas à l’abri du « bore out », qui semble menacer au moins autant les travailleurs confinés que le « burn-out ».
Lorsque l’on décrit un peu ces travailleurs bretons qui se disent « moins efficaces » depuis la maison, on constate que les jeunes (18-29 ans) et les cadres sont plus concernés.
Notons en outre que les habitants des grandes villes sont aussi plus concernés par ce sentiment d’efficacité moindre en télétravail. Ils disposent sans doute moins d’habitations avec jardin et/ou d’espaces verts.
Bref, ce qui influe en matière de bien être au (télé)travail, plus que la qualité de la connexion Internet ou de l’équipement en outils connectés, c’est avant tout l’âge des télétravailleurs, leurs catégories socioprofessionnelles et leur lieu de vie.

EMPOWERMENT NUMERIQUE
21 % des Bretons estiment qu’ils savent faire davantage de choses avec le numérique depuis le confinement. Ce sont surtout les télétravailleurs (34 %) et les étudiants (37 %) qui déclarent être en situation d’empowerment.

PLUS D’ACTIVITES EFFECTUEES VIA LE NUMERIQUE
Le confinement a aussi conduit certaines activités courantes à être davantage pratiquées via le numérique. Par exemple, avec le confinement, les Bretons ont été plus de deux fois plus nombreux à consulter un médecin grâce à une consultation à distance (téléconsultation) (8 % avant le confinement, contre 18 % pendant). Ils ont aussi davantage effectué leurs courses en ligne : 22 % contre 31 %. Enfin, 46 % des parents bretons concernés ont été conduits à suivre la scolarité de leur enfant via le numérique, soit plus du double par rapport à avant le confinement. Ainsi seuls 9% des parents bretons concernés ont suivi la scolarité de leur enfant sans employer d’outil numérique.

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