Accès au numérique des Bretons et couverture territoriale

FOCUS : en matière d’équipements connectés, les Bretons ne diffèrent pas du reste du pays, à l’exception notable de leur taux d’équipement en smartphone, moins élevé (73 % des bretons équipés contre 80 % des français).
⅓ des Bretons ne bénéficient que d’une qualité de couverture médiocre quand ils téléphonent de leur domicile. Ce taux monte à 44 % dans les foyers bretons habitant des zones rurales isolées (ZRI).
Cela semble plus difficile de faire ce que l’on souhaite en ligne si l’on habite en zone rurale isolée (ZRI) : tous usages en lignes confondus, entre 12 % et 19 % des internautes de ZRI estiment que leur connexion est insuffisante ; cette fourchette va de 6 % à 12 % pour l’ensemble des internautes.

Des Bretons toujours plus équipés… et toujours dans la moyenne nationale [1]

86 % des personnes interrogées vivent dans un foyer possédant une connexion à Internet fixe (via une box, adsl ou la fibre). C’est 3 points de plus qu’en 2014 et légèrement en deçà de la moyenne nationale (88 % - Marsouin 2019). 83 % des bretons utilisent cette connexion. Autrement dit, 3 % disposent d’une connexion à domicile qu’ils n’utilisent pas. Ajoutons que certaines personnes sans connexion à domicile se connectent ailleurs, puisque 87 % des bretons sont considérés comme “internautes”, c’est-à-dire qu’ils ont utilisé Internet dans les trois derniers mois .
À noter que le relatif sous-équipement en smartphone observé (73 % des bretons équipés contre 80 % des français) peut être lié au relatif sur-équipement des bretons en mobiles simples (20 % contre 15 % des français).

Source : Bretagne et France 2019 : « Enquête sur les usages du numérique en Bretagne Omni/Marsouin, CAPUNI 2019 » , 18 ans et plus [2] ; France 2018 Credoc « baromètre du numérique » 2018, 12 ans et plus.

Les Bretons sont 73 % à posséder un smartphone. Depuis 2014 l’évolution est rapide et, là aussi, comparable à celle de la France (Tableau 1 et Graphique 1).

Un cinquième des Bretons a un téléphone mobile simple, mais n’est pas équipé d’un smartphone. La raison principale (Tableau 2) la plus fréquemment invoquée est le manque d’utilité (34 %), suivi de la difficulté d’usage (24%). Les problèmes de connexion au réseau 3G/4G sont peu évoqués comme raison principale (5 %), même si la connexion au réseau mobile reste compliquée (voir la suite).

Derrière ces raisons, on retrouve les différences classiques, notamment générationnelles. Si 96 % des moins de 29 ans a un smartphone (avec ou sans abonnement 3G-4G) et 3,5% un téléphone mobile simple, les 60-74 ans sont 37% à avoir un téléphone mobile simple, et 57% à avoir un smartphone (chez les 75 ans et plus, ces chiffres sont respectivement de 47% et 21%).

Couverture mobile à domicile : encore des difficultés à téléphoner de chez soi

Parmi les Bretons équipés d’un mobile, les deux tiers déclarent que la qualité du réseau dans leur lieu de résidence est bonne ou très bonne pour téléphoner (respectivement de 36% et 31%). Cela veut dire qu’encore ⅓ des Bretons ne bénéficient que d’une qualité de couverture médiocre quand ils téléphonent de chez eux. Cela peut se résoudre pour 30% d’entre eux en sortant dans le jardin… Encore faut-il avoir un jardin et ne pas trop craindre la pluie…
Mais cela reste principalement un problème de couverture. Si on interroge les habitants des zones rurales isolées (ZRI*), ils sont 44% à avoir des difficultés à téléphoner de chez eux, et seulement 18% (contre 30% en Bretagne) considèrent que la qualité de la couverture mobile est très bonne. Lorsque l’on regarde seulement les possesseurs de smartphone, qui ont a priori un matériel plus récent, les chiffres sont les mêmes.

Qualité de la connexion internet à domicile

Pour mesurer la qualité de la connexion à Internet perçue par les Bretons, nous avons défini trois grands types d’usage, ou d’activité, qui permettent d’établir différents niveaux de qualité du débit :
• les usages à débit “minima”, qui ne nécessitent pas de haut débit, et qui, éventuellement peuvent supporter une perte temporaire de connexion : consultation de courrier électronique, accès à des sites Web (y compris démarches administratives, ou achats en ligne) ;
• les usages qui demandent un débit “descendant important et stable” (regarder la télévision, télécharger un film en streaming par exemple) ;
• les usages qui exigent aussi un débit “ascendant de qualité” (faire des conversations vidéos ou jouer en réseau, par exemple).
Les chiffres présentés sont basés sur la population des répondants qui utilisent la connexion à domicile. Ils indiquent que cela semble plus difficile de faire ce que l’on souhaite en ligne si l’on habite en zone rurale isolée (ZRI) : tous usages en lignes confondus, entre 12 % et 19 % des internautes de ZRI estiment que leur connexion est insuffisante ; cette fourchette va de 6 % à 12 % pour l’ensemble des internautes bretons.

Il faut regarder ces chiffres avec précaution. D’autres éléments jouent sur la perception de la qualité d’une connexion. Ainsi le nombre de personnes qui partagent cette connexion peut jouer (voir le tableau 3 ; “suffisante” correspondant à “très bien” ou “bien”, “insuffisante” à “moyennement”, “mal” ou “très mal”). Nos chiffres montrent bien que les différences d’accès au haut débit entre zones géographiques se traduisent aujourd’hui en différence d’accès à certains services numériques (Tableau 4).

Notes

[1Pour chaque enquête réalisée, Marsouin dispose d’une base de données des résultats obtenus, qu’il met à disposition du public (OpenData) sur la plateforme d’analyse et de visualisation, Shiny Marsouin. Cette plateforme s’adresse à tous : collectivités, entreprises, chercheurs, étudiants, associations… Elle est accessible librement et ne nécessite qu’un navigateur web pour être utilisée.

[2Sauf mention contraire, les chiffres cités dans ce document sont issus de l’« Enquête sur les usages du numérique en Bretagne Omni/Marsouin CAPUNI 2019 »

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