La crise sanitaire due au COVID-19 a bouleversé la vie des 66 millions de Français·es. Confinement, attestation de déplacement, travail à distance, école à la maison, … Tout le monde a dû s’adapter. Les habitudes de vie ont été remises en question, jusqu’au rythme de chacun au sein de son foyer.
D’après l’INSEE, en 2016, la France compte 29,2 millions de ménages [1]. L’objectif de cette note est de faire un état des lieux de la composition des ménages des Français pendant le confinement du 17 mars au 11 mai 2020 afin de poser les bases des analyses des différents thèmes abordés dans le questionnaire (équipements et usages du numérique, télétravail, école à la maison).
Les résultats présentés sont issus d’une enquête Marsouin, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population nationale (+ de 18 ans), interrogé par téléphone durant le confinement (voir l’encadré méthodologique en annexe).
Confinement en solo ou à plusieurs ?
L’enquête a montré que pendant le confinement, il semble que le nombre de personnes présentes dans les ménages français ait peu évolué. Il est resté identique dans 95% des ménages, a augmenté d’au moins une personne dans 3% des cas. L’augmentation peut s’expliquer par le retour des jeunes travailleurs ou des grands-parents dans la maison familiale.
Le nombre de personnes a diminué dans une faible proportion des ménages (2%).
Comme cela est le cas hors confinement, on retrouve différentes configurations de ménages.
Graphique 1 Nombre de personnes dans le ménage pendant le confinement
25% des répondants de l’enquête ont indiqué vivre seuls, alors que 34% partageaient leur ménage avec une autre personne. Les ménages à 3 personnes représentaient 16% de la population interrogée. Les 25% restant étant quant à eux des ménages de quatre personnes ou plus.
Enfant à la maison
D’après l’enquête, 26% des ménages comprenaient la présence d’au moins un enfant scolarisé (de la maternelle à l’enseignement supérieur). La présence d’un ou plusieurs enfants scolarisés dans le ménage a probablement eu des conséquences sur la vie du ménage pendant le confinement et particulièrement pour les 9% des ménages avec un enfant en école primaire où l’accompagnant principal a dû se transformer en véritable enseignant s’il le pouvait.
Entre l’accompagnement scolaire des enfants et le télétravail à domicile, il sera intéressant de savoir comment les Français se sont adaptés. [2]
Un tiers des personnes en emploi ont vu leur situation évoluer pendant le confinement
Les conséquences de ce confinement se sont fait sentir sur la situation professionnelle des Français.
Rappelons qu’en moyenne en 2019, selon l’enquête Emploi menée par l’INSEE, la population active au sens du Bureau International du Travail Population active au sens du Bureau international du travail (BIT) [3] est de 29,2 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans en France (hors Mayotte) et 71,8% de cette population est en activité (source INSEE) [4].
Afin de connaître les conséquences du confinement sur le taux d’activité des Français, nous avons gardé que les personnes ayant répondu être en emploi avant le confinement (49% [5] des répondants de l’enquête).
Sur les personnes qui étaient en emploi avant le confinement, 64% sont restées en emploi sous différentes formes. À titre d’exemple, 27% étaient en télétravail et 34% ont continué de travailler sur leur lieu de travail à temps plein ou partiel. D’autres ont continué à travailler à temps partiel, ou ont alterné avec la garde d’enfant.
Cependant le chômage partiel ou le chômage technique ont touché 36% des individus en emploi. Leur activité a été brutalement diminuée ou complètement arrêtée.
Arrêt brutal d’activité : les Bac +5 épargnés
Graphique 2 Chômage (partiel ou technique) des personnes en emploi selon le niveau d’études
Les résultats de l’enquête Marsouin révèlent que plus d’un travailleur sur deux au sein des catégories Brevet de collèges (58%) et CAP/BEP (51%) a dû faire face à une situation de chômage partiel ou technique. Le taux est sensiblement le même pour les Bac +1/+2 (31%) et les Bac +3/+4 (27%).
Il semble que les travailleurs avec un Bac +5 ou plus aient été peu touchés avec seulement 11% des personnes faisant un passage par le chômage durant le confinement.
Cet état des lieux des ménages français permet de poser les jalons de l’analyse des différentes conséquences du confinement sur les usages du numérique par les Français pendant cette période de confinement.
Le nombre de personnes dans le ménage, la présence d’un ou plusieurs enfants scolarisés, l’arrêt brutal ou le changement de la pratique de l’activité professionnelle, l’anxiété créée par la pandémie… tous ces facteurs font partie de cette expérience inédite dans laquelle les Français ont été plongés du 17 mars au 11 mai 2020, puis à nouveau le 30 octobre 2020. Il faut donc garder cela à l’esprit dans l’analyse et la lecture des résultats de l’enquête Capuni crise. Les autres données sur le télétravail, l’école à distance ou encore les équipements des Français pendant le confinement seront développés dans des notes séparées.
Encadré sur l’enquête CAPUNI Crise
L’enquête CAPUNI Crise a été réalisée du 20 avril au 14 mai 2020 pour le compte du Groupement d’Intérêt Scientifique Marsouin. Soutenue par la Région Bretagne et l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires, « CAPUNI crise » a permis d’interroger par téléphone un échantillon représentatif de la population nationale (2 317 individus). La représentativité est assurée par la méthode des quotas sur les critères d’âge, de sexe, de catégorie socioprofessionnelle, de taille d’unité urbaine de résidence et de département.
Les usages des très faibles échantillons ont été interprétés à la lumière des enquêtes antérieures ou des travaux qualitatifs des chercheurs de Marsouin.
L’enquête a porté sur les équipements et usages numériques avant et pendant le confinement, ainsi que sur l’école à la maison et le télétravail.
Pour plus d’informations, https://www.marsouin.org/article1214.html.
Le Groupement d’Intérêt Scientifique Marsouin a été créé en 2002 à l’initiative du Conseil Régional de Bretagne. Il rassemble les équipes de recherche en sciences humaines et sociales des quatre universités bretonnes et de trois grandes écoles, soit 18 laboratoires, qui travaillent sur les usages et transformations numériques.