Trois questions à ... Julie Mayer (Université de Rennes)

, par Sterenn Bodennec

Ce mois-ci, nous vous présentons Julie Mayer, maîtresse de conférences en sciences de gestion à l’Université de Rennes depuis septembre dernier, et chercheuse au CREM. 

1.Pouvez-vous présenter votre domaine de recherche ?
Je travaille sur deux domaines de recherche : la résilience organisationnelle face aux risques émergents et les transformations organisationnelles face aux « limites planétaires ». Depuis quelques années, je focalise une partie de mon travail sur les enjeux de sobriété. Autrement dit, j’étudie la question : comment atteindre un « juste-assez » dans nos façons de produire et de consommer ? Si mon ancrage théorique est celui des sciences de gestion, ces sujets sont souvent transdisciplinaires, ce qui m’amène à travailler avec des chercheurs.ses d’autres domaines (économie, psychologie, géographie, etc.).

2.Pouvez-vous nous parler d’un projet de recherche qui vous tient particulièrement à cœur ?
Je mène un programme de recherche intitulé « Organiser la sobriété », en partenariat avec l’Université de Nantes (Laboratoire LEMNA) et RTE (Réseau de Transport d’Électricité). Ce programme à « tiroir » articule plusieurs projets, visant à éclairer ce que serait une société « sobre », à différentes échelles : les individus, les entreprises, les territoires. Nous étudions par exemple des dispositifs pour démocratiser les écogestes au sein des foyers, ou encore des initiatives de « low-tech » expérimentées par des écolieux. Nous accompagnons également des élus et collectivités dans la construction d’une stratégie territoriale de sobriété, qu’elle soit énergétique ou plus large. Un prochain volet s’intéressera aux modèles économiques de la sobriété qui émergent dans certaines filières.

3.Quelles interactions possibles voyez-vous avec les chercheurs et chercheuses du GIS Marsouin ?
Numérique, transition et risque sont des thématiques étroitement imbriquées… j’entrevois donc de nombreuses interactions possibles ! Par exemple, les usages numériques, souvent pointés du doigt pour être énergivores, peuvent aussi être mis au service d’une société plus sobre. Le numérique est un outil puissant de mise en réseau, d’accessibilité et de diffusion : développement de la mobilité douce sur les territoires, démocratisation de connaissances sur la nature, sensibilisation à l’empreinte carbone... Dans cette optique, le GIS Marsouin constitue l’espace idéal pour étudier – voire expérimenter – le rôle de services et d’usages numériques innovants, permettant d’accompagner les mutations vers des modes de vie plus soutenables.