Première enquête approfondie du GIS M@rsouin sur les usages de Facebook en France

, par M@rsouin

2000 Français utilisateurs de Facebook ont été interrogés entre le 13 et le 21 novembre 2013 sur leurs usages du réseau social. L’échantillon est représentatif de la population française des utilisateurs de Facebook de 15 ans et plus. Dans l’attente de l’étude plus exhaustive, voici quelques premiers résultats de l’enquête.

Les Français ont un usage simple, utilitaire mais encore timide de Facebook dont ils semblent se méfier. Malgré une présence déjà consolidée (79% des comptes ont plus de 3 ans d’ancienneté), ils n’explorent pas toutes les possibilités du site. Ils se dévoilent avec circonspection (renseignent mal leurs situation professionnelle et encore moins leurs opinions et orientations personnelles), ont des pratiques d’usage fréquentes mais courtes. Ils contribuent peu mais consultent beaucoup.

L’usage est contrôlé (paramétrage de confidentialité bien maitrisé, seuls 9% n’ont pas réglé leurs paramètres), cependant la vie sociale des français s’organise peu via Facebook. Celui-ci leur permet surtout d’être en connexion avec leurs amis éloignés, mais ne les aide pas beaucoup dans leur vie sociale habituelle.

Facebook est un outil relativement efficace pour la publicité (25% de l’échantillon est sensible aux messages) avec un taux de conversion « click through » plutôt élevé (68% de ceux qui ont remarqué les publicités ont déjà cliqué dessus, 15% les ont déjà transférées à leurs amis et pour 13%, cela a déjà occasionné un achat).

En conclusion, le décollage de Facebook en France a résulté d’un comportement un peu « moutonnier » (beaucoup se sont inscrits car l’entourage était déjà présent sur le réseau social), autre façon de dire qu’il fut le siège d’un puissant effet de réseau. Cependant les Français sont mal à l’aise avec l’idée qu’une entreprise commerciale puisse utiliser leurs données personnelles à des fins publicitaires : cette politique dérange 84% des utilisateurs. Rares sont les personnes prêtes à payer pour disposer du service actuel. Peut-être le seraient-elles plus pour un service « premium » où tout usage commercial serait banni ?

Cette petite synthèse présente des résultats extrapolant des moyennes observées sur l’échantillon. Elle sera complétée sous peu d’une étude plus approfondie cherchant à rendre compte de la variété de ces comportements, et à les corréler avec des variables explicatives collectées durant cette enquête, dont la question sous-jacente sera le lien éventuel entre les pratiques d’usage de Facebook et la sociabilité « ordinaire » des internautes.