« L’âge et le pouvoir en question : Vieillir et décider dans la cité » Les technologies dans la cité : marqueurs d’étrangeté de la vieillesse ou médiateurs possibles de citoyenneté ?

, par Simone Pennec

Colloque international - Reiactis - Université de Rouen 8-9 octobre 2008

S’agissant des personnes du grand âge, les nouvelles technologies sont présentées comme des sources potentielles d’exclusion et de difficultés accrues dans différents domaines (accès aux informations, aux administrations, etc.). A contrario, elles sont aussi décrites comme des substituts possibles à leurs besoins, ceux-ci étant considérés en premier lieu sous l’angle des déficits associés au vieillissement. La sociologie a été convoquée principalement pour rendre compte des spécificités des usages des nouveaux objets et des techniques nouvelles supposées caractériser les générations les plus âgées. Ce faisant, les questions étudiées ont porté pour une bonne part sur les projets élaborés en vue de cette population, projets parmi lesquels les objectifs de soins et d’assistance paraissent dominer (télé-médecine et télé-assistance). L’accès à la citoyenneté et la participation aux décisions collectives des personnes limitées dans leur mobilité et dans leurs capacités d’expression semblent moins fréquemment faire l’objet des préoccupations des promoteurs et des concepteurs dans les innovations techniques proposées. Pour autant, l’objectif en vue de favoriser « le maintien du lien social » est énoncé et devient de plus en plus souvent associé aux autres contenus des projets. Figure obligée purement rhétorique ou véritable perspective faisant l’objet de réalisations intéressantes ?

La contribution proposée s’appuie sur l’analyse des résultats de plusieurs études auprès de vieilles personnes [1] qui participent à des réalisations telles que la production de films, de reportages, l’expérimentation de plusieurs prototypes, etc [2]. . La dimension du territoire, lieu d’expression potentielle des choix et influences sur les décisions, est étudiée au niveau d’une ville moyenne, à travers le repérage des activités ‘TIC’ qui sont orientées vers la population âgée ou qui l’incluent [3] . Il s’agit de rendre compte des constructions de la vieillesse présentées par les différents acteurs de ces projets et des processus enclenchés par leur réalisation. Il s’agit également de chercher à comprendre sous quelles formes et à quelles conditions, les nouvelles technologies peuvent contribuer à la prise de citoyenneté au niveau d’un espace donné. A partir des différentes réalisations avec et par des personnes du grand âge, centrées sur les sociabilités, sur la restauration de temps de leur histoire et sur leur reprise en main de réseaux relationnels, les questions de recherche portent sur les médiations et sur les opérateurs susceptibles de faire des nouvelles technologies une utilisation en vue du maintien de l’insertion des vieilles personnes dans la cité ou de leur réinsertion.

Après une réflexion introduisant le sujet « vieillesse et technologie » entre deux positions opposées : étrangeté et/ou intégration, c’est la politique d’une ville en matière d’activités « multimédias et internet public » qui fait l’objet de l’étude présentée. Ces deux points sont complétés par les résultats et les questions soulevées par l’expérimentation de plateformes envisagées en direction de la population âgée.

1. Technologies : sources d’exclusion et de stigmatisation ou outils d’insertion et d’accès aux univers sociaux

Les technologies marqueurs d’étrangeté ?

Les nouveaux objets et les nouvelles techniques constituent des marqueurs d’étrangeté et de distance pour tous ceux qui ne les connaissent pas et qui ne les maîtrisent pas, et ce, indépendamment des critères d’âge. Aux yeux de ceux qui en détiennent la maîtrise, cette compétence figure la modernité et la contemporanéité, renvoyant les non initiés aux marges de l’étrangeté au monde d’aujourd’hui. Entre ces deux extrêmes, c’est une grande diversité de positionnements qui apparaît selon les technologies considérées et qui constitue des distinctions propres au genre des utilisateurs, aux milieux sociaux, aux activités professionnelles antérieures, à l’entourage, aux activités préférées de loisirs, etc. Concernant la population âgée, les générations considérées ont fait, tout au long de leurs parcours de vie, l’apprentissage de nombreux outils et de nouvelles techniques, tant au plan professionnel que domestique. Au moment de la retraite et de la vieillesse, la ronde des nouveaux objets et techniques continue et parfois s’accélère, certains d’entre eux pouvant correspondre à diverses attentes des plus âgés et d’autres non. Il semble néanmoins que les usages des nouvelles technologies se développent peu dans les groupes d’âges les plus élevés, situation qui contraste avec l’appétence estimée chez « les seniors ». Pour ces derniers, la diversité des pratiques d’internet en particulier est mise en avant, d’une part dans l’entretien des liens de famille et d’amitié, d’autre part dans les relais aux activités associatives et, bien sûr, dans les pratiques de commerce en ligne.

Les représentations le plus souvent usitées tendent à considérer un groupe « senior » déjà initié aux technologies et susceptible d’user des produits d’avenir ad vitam aeternam. Les seniors constitués en groupe homogène (et ‘inoxydable’) sont présentés à l’opposé du groupe des vieux ou des très âgés considérés dépassés par l’avenir du monde et plus encore par celui des nouvelles technologies. Cette dualisation fait table rase de l’ensemble des distinctions sociales et, de plus, elle fige le temps dans un instantané sensé se reproduire dans les mêmes conditions. C’est ce que montre Ghislaine Gallenga (2005) dans l’étude des transports de Marseille (‘Réseau Libertés’) dont le développement des interfaces technologiques handicapent les usagers les plus âgés ; situation estimée peu problématique par l’encadrement du fait du remplacement des générations, les vieux de demain étant supposés devoir être mieux rôdés aux automates. Ces formes de raisonnement sont fréquemment avancées par les concepteurs et par les décideurs, figeant ainsi les technologies pour ce quelles sont au temps présent et les individus dans leurs âges et générations du temps présent également. Le pari inverse peut être fait sans grand risque d’être perdu : aux très vieux de demain, se proposeront de nouvelles technologies auxquelles ils n’auront pas eu accès auparavant. C’est dire l’intérêt de conjuguer vieillissements et technologies, ce qui est déjà le cas de manière plus développée dans certains domaines et dans certains pays, etc. La sociologie consacrée à l’étude des innovations et à l’analyse des usages des techniques a peu pris en compte les effets des âges et des générations. Par contre, les recherches en matière de sociologie de la vieillesse et du vieillissement ont développé des perspectives d’étude des usages techniques à travers « les formes du vieillir ». Les processus de démotorisation mis en évidence par Marcel Druhle chez les retraités français sont à rapprocher de la remotorisation notable des retraités japonais, par exemple, pour mieux rendre compte des effets croisés des représentations du vieillissement et des politiques d’investissement technologique, d’aménagement urbain, etc. en direction des populations les plus âgées.

Les technologies marquent l’étrangeté de la vieillesse dans la mesure où les projets de services (plate-formes, etc) sont prioritairement axés sur la compensation des handicaps, par le développement de la télé-médecine en particulier. Par ailleurs, un grand nombre de projets orientés vers des objectifs de socialisation, souvent inscrits dans des programmes de lutte contre l’isolement ou de développement des liens intergénérationnels, sont envisagés dans une perspective principalement familialiste.

Les technologies comme vecteurs de présence accrue à la cité ?

Les usages d’internet par les ‘seniors’ sont fréquemment mis en avant dans les médias et nombre d’actions locales, associatives et municipales, relayent cette incitation à l’@inclusion. Au plan national, régional et local apparaissent des opérations de lutte contre la « fracture numérique ». Dans certains cas, les actions menées intègrent les questions relatives à la participation et aux décisions collectives et, par exemple, on peut trouver des affectations de mandats d’élus intitulés « Internet et citoyenneté ». Les politiques engagées cherchent à développer la diffusion auprès des publics considérés les plus démunis face aux nouvelles technologies. Des pratiques de ce type sont présentes dans la ville enquêtée à l’initiative de la municipalité et d’autres acteurs.

La présentation des actions en direction de la population âgée permet de repérer ces acteurs, les thématiques dominantes et les rôles tenus par les vieilles personnes.

2. Une politique urbaine d’accès aux NTIC

Depuis plus de 10 ans, la Ville de Brest a créé un service dénommé « Démocratie Locale, Citoyenneté et Nouvelles Technologies » dont les missions sont ainsi précisées :

 le soutien à l’expression des habitants et à la citoyenneté, notamment des jeunes et des enfants [4],

 le développement de l’accès public à Internet (PAPI [5] , EPM [6] , centre de ressources...) et

 la mise en réseau des acteurs locaux (élus, associations, animateurs, enseignants...) en vue d’une appropriation sociale des NTIC et de ses usages non marchands [7] .

Nous précisons ci-dessous les principales opérations dans ce domaine avant de revenir sur les acteurs dominants et sur les activités privilégiées pour ce qui concerne la population âgée.

100 Points d’Accès Publics à Internet (PAPI)

En 2008, 100 Points d’Accès Publics à Internet (PAPI) existent à Brest. Ils doivent permettent à la population, en particulier à celle qui n’a pas accès aux outils numériques à domicile, de les utiliser dans différents lieux publics et associatifs de la ville. On compte 3 PAPI implantés dans des lieux d’accueil de personnes âgées comme le montre le tableau 1.

Tableau 1 : Points d’Accès Publics à Internet situés dans des lieux d’accueil de personnes âgées

PAPIs Activités proposées
Office des Retraités Brestois - Accès accompagné à Internet et au multimédia

- Initiation (multimédia, informatique, internet), bureautique, recherche d’informations sur Internet/forum, messagerie, retouches de photos

- Apport du multimédia pour favoriser la bientraitance des personnes âgées vulnérables

- Ateliers mémoire
Résidence Louise Le Roux Rencontres intergénérations autour d’Internet : Echanges entre élèves et personnes âgées autour d’Internet et mise en commun d’un blog.

Elèves de 12 à 16 ans qui, en situation de marginalisation scolaire, sont accueillis en « classe relais » au collège de Kerbonne. Les personnes âgées vivent, elles, à la résidence Louise Le Roux.

Après une initiation à l’ordinateur et à Internet, les élèves contribuent à leur tour à l’initiation des résidents et ils mettent en place divers échanges « intergénérationnels »

- Réalisation « La santé hier à Brest, anecdotes et recettes »

Résidence Ker Digemer - Accès libre et accompagné à Internet et au multimédia

- Initiation (multimédia, informatique, internet), bureautique, recherche d’information sur Internet / forum, messagerie, création de site Web, retouches de photos, écriture par le Web (Blogs, WIKI,...), chat / forum.

Les 97 autres PAPI comportent des activités ouvertes aux retraités et, dans certains cas, sont organisées par certains d’entre eux. L’étude précise des populations impliquées, en tant que participants et en tant que public visé, au plan des âges, du genre et de milieux sociaux est à mener pour mieux saisir les usages en termes de contenus et rapports sociaux engagés (sociabilité, actions sur les modes de vie, consultations et avis sur les différentes politiques publiques : transports, hébergements, marchés, etc.)

L’étude des activités soutenues par la municipalité dans le cadre des « projets multimédia » est un indicateur essentiel des réalisations et de leurs promoteurs ou/et animateurs.

Les appels à projets multimédia

Des appels à « projets multimédia » sont proposés par la ville pour développer « l’appropriation sociale des usages du multimédia et d’Internet », ce depuis l’année 2000. Le budget affecté par la ville est complété par la Fondation de France et le Conseil Régional de Bretagne. Près de 200 projets ont été soutenus soit financièrement, soit par un prêt de matériel ou encore en prolongeant le prêt de matériel accordé l’année précédente.

Parmi la liste des projets sélectionnés, certains ciblent plus spécifiquement un public de personnes retraitées, d’autres peuvent les concerner sans les définir à partir de ce critère [8] Sur les 200 projets retenus depuis 2003, 8 projets seulement concernent directement ou citent les retraités et les personnes plus âgées (résidents des établissements) (cf. tableau 2 en annexe). Ces projets sont présentés par 3 promoteurs : en premier lieu, une classe relais pour élèves en difficulté scolaire (4 projets depuis 2004), puis l’office des retraités (3 projets) et un foyer laïc (1 projet).

Les contenus de ces activités se différencient assez nettement selon les promoteurs même si tous incluent l’initiation des retraités ou des résidents à l’utilisation des médias et en particulier la photo numérique et internet [9] . Pour le foyer laïc, le public retraité apparaît au nom de leur politique de « multimédia Pour Tous » qui décline les différents groupes concernés. Notons que pour ce groupe d’âge, les objectifs envisagés sont orientés vers les liens familiaux : « Correspondance avec leurs familles par des courriels (leurs enfants sont souvent éloignés de Brest) ; Echange de photos avec leur famille ». Pour l’Office des retraités brestois (ORB), le premier projet en 2003 concernait « l’aide aux anciens à l’utilisation des technologies nouvelles » par un cycle de formation de 18h animé par des bénévoles ; réalisation poursuivie jusqu’à ce jour. En 2006, l’ORB présente le projet intitulé « Apport du multimédia pour favoriser la bientraitance de personnes âgées vulnérables et leur entourage ». L’objectif consiste dans la diffusion d’informations, d’une part, auprès des personnes âgées et des personnes maltraitées et, d’autre part, auprès des professionnels du soin et des services dans une perspective de prévention. En 2007, le projet consiste dans l’acquisition de matériel informatique pour les « ateliers mémoire » organisés en direction des personnes à partir de 50 ans. La problématique de ce projet rejoint les préoccupations d’entretien de la santé et du ‘bien vieillir’, parfois au risque d’une certaine médicalisation du processus de vieillissement.

Quant au troisième promoteur, il va présenter 4 projets, un chaque année. Il s’agit ici du Collège du quartier de Kerbonne qui initie des activités entre une classe relais composée d’élèves âgés de 12 à 16 ans et une résidence de personnes âgées gérée par le CCAS. Les objectifs sont perceptibles dès la lecture des intitulés : « Inter-générations et écrit public » (2004), « Intergénér@tion : portraits d’anciens » (2005), « La santé hier à Brest : anecdotes et retraite » (2006), « Blog@ges : Echanges entre élèves et personnes âgées autour d’internet et mise en commun d’un blog ». Les réalisations : portraits, récits, pratiques de santé autrefois, modes de vie, etc. sont mis en ligne sur le site Intergénér@tion ou édités sur Wiki. Outre les photos, les vidéos, les récits... les échanges entre élèves et résidents disposent d’un blog. La continuité de cette activité et ses innovations montrent que le plaisir du « clavardage » mis en lumière par Magda Fusaro (2007) ne concerne pas seulement les plus jeunes retraités mais aussi les personnes anciennement exclues de ces usages technologiques [10] . Notons que la diversité des activités regroupées sous le terme intergénération, du fait de l’inflation de son usage, nécessite des investigations susceptibles de rendre compte des publics en présence et des formes de leur participation.

Un « Forum des usages coopératifs » [11] a également été initié par la ville. Il est défini comme un « carrefour d’échange des pratiques et des projets des acteurs de l’internet et du multimédia impliqués autour de l’accès public, de la politique de la ville, des médias et cultures numériques, des collectivités publiques, de l’économie sociale, des observatoires d’usages, de l’éducation ». Forum qui se tient tous les deux ans, et dont le sujet en 2008 était intitulé « Habitons le territoire ». Lors de ce dernier Forum, la FING [12] a animé une rencontre portant sur le vieillissement et les TIC : « Comment faire converger les enjeux du vieillissement, d’une société à cinq générations, et les possibles des TIC d’aujourd’hui et de demain ? »

Le relevé de ces actions fait apparaît comment la ville développe une politique d’inclusion en matière d’accès public aux nouvelles technologies par le biais des soutiens aux projets soumis par différents partenaires : associations, écoles, centres de loisirs, centres sociaux, etc. Pour ce qui concerne la population la plus âgée, en particulier celle la plus éloignée des technologies et aussi des pratiques associatives, l’usage de ces médias pour leur participation dans la vie de la cité mérite d’être analysé plus précisément. Les éléments exposés précédemment servent d’indicateurs et montrent que les réalisations manifestent soit les investissements institutionnels de services dédiés à la population âgée (l’ORB), soit les engagements d’équipes particulièrement motivées, par exemple dans le cas des actions inter-générations entre une classe relais et une résidence. Mais, si les dispositifs présentés plus haut peuvent être des analyseurs des orientations dominantes envers la population âgée, il est prudent de rechercher également en dehors de ces dispositifs les réalisations susceptibles de manifester des pratiques participatives à la vie de la cité.

A titre d’exemple, les films produits par ‘TV Résidence’ sont l’œuvre d’un collectif de retraités avec un salarié permanent qui fait appel à d’autres personnes, retraitées ou non, dont des résidents en établissement. Leurs magazines sont diffusés dans l’ensemble des résidences brestoises et finistériennes ainsi que sur la chaîne câblée. Environ 5 magazines de 52 minutes sont réalisés tous les ans et chaque magazine contient 5 à 6 reportages. Le site de l’association décrit ainsi ses objectifs « Le but de l’association est la production de vidéos réalisées avec et pour les anciens : faire témoigner et faire participer un maximum de retraités dans les établissements, clubs ou associations » Ainsi, le film co-produit avec l’association ‘Rien sans elles’ donne la parole et l’écran aux femmes d’une résidence municipale pour rendre compte de l’obtention du droit de vote par les femmes et pour relater leurs souvenirs quant à la première fois où elles ont voté, conseillées bien souvent par leur père, leur mari, leur frère, etc. D’autres films réalisés au sein d’établissements et de services pour personnes âgées cherchent à permettre à ces personnes de se saisir de ces médias pour faire connaître leurs avis, leurs souhaits dans différents domaines, éventuellement, par l’apprentissage de leur utilisation. D’autres films et vidéos pourraient être cités et sont à mettre à l’actif de plusieurs acteurs : centres de jour, maisons de retraite, etc. Les projets qui se développent et perdurent sont fondés sur des médiations qui permettent le soutien de l’intérêt, par rapport à l’objectif visé, l’initiation aux outils de manière plus ou moins importante et les apprentissages de longue durée. Ces réalisations mettent généralement en présence deux ou trois générations parmi lesquelles les scolaires, d’autres groupes de jeunes, des femmes, des retraités et des résidents en établissement de personnes âgées.

L’ensemble de ces activités conduit à plusieurs considérations. Nombre des réalisations auxquelles prennent part les personnes les plus âgées restent peu connues (malgré la prolifération des listes Web) et sont encore peu analysées pour rendre compte des usages de ces médias en termes de sociabilités et de participation à la citoyenneté. La réalisation de monographies comparées entre des territoires peut permettre de mieux en rendre compte. Plus précisément, le sujet du périmètre même de ce qui fait « nouvelles technologies » pour les retraités et pour les plus âgés (Clément et al., 1999) est à approfondir ainsi que l’investigation des usages et de leurs degrés d’interactivité. Les âges et le genre des utilisateurs sont eux aussi à mieux étudier, les activités des plus jeunes retraités ayant plus fréquemment été mis en lumière (Caradec, Eve, 2002)

3. Les expérimentations de plateformes de services en direction de personnes à mobilité réduite

La présence d’une école d’ingénieurs en télécommunication dans la ville étudiée a également favorisé plusieurs expérimentations et des études relatives aux usages des technologies dans différents domaines. Deux expérimentations sont principalement retenues dans cette présentation. La première a été réalisée au domicile de personnes âgées à mobilité réduite, destinataires de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), la seconde est en cours auprès de résidents d’un établissement pour personnes âgées. Les expériences sont présentées succinctement pour préciser les premiers résultats et les questions posées au plan de la dimension citoyenne des activités développées à partir des plate-formes.

T@PA « Télé-Assistance pour Personnes Agées »

Le projet initié par une équipe d’ingénieurs, ayant conçu d’autres équipements pour personnes souffrants de handicaps (Thépault et al. 2002), a pour objectif de départ le développement des possibilités de contacts entre la personne âgée et son entourage en particulier pour les interventions en situations d’urgence (l’idée prend forme après la canicule 2003). L’équipe sollicite la participation de sociologues pour l’étude des attentes des personnes et pour suivre les usages des techniques proposées afin de (re)modeler l’outil technique selon les pratiques observées et les avis exprimés. La formulation initiale du projet envisage des mises en relation en cas d’urgence avec ‘la famille’ -présentée sous les traits d’une fille- et avec des professionnels de santé (pharmacien, médecin, IDE) et des services d’aide à domicile. L’ensemble de ces acteurs potentiels devrait donc être sollicité. Le projet va s’orienter vers la compréhension du type d’attente des personnes âgées et des réseaux qu’elles choissent de solliciter ou qu’elles aimeraient activer et vers le contenu des activités proposées par la plate-forme.

Retenons un des principaux résultats issus des entretiens, de l’observation des usages et de l’évolution du projet technique : le passage d’un projet de télé-assistance à un projet de télé-relation. En effet, les personnes rencontrées ont souhaité avoir accès préférentiellement à des services relatifs aux communications et à l’accès à l’information, aux loisirs et aux productions culturelles. Recevoir des messages et des photos de ses proches (enfants et petits enfants mais aussi amis éloignés), consulter les nouvelles du quartier, visionner des documentaires (propres au quartier, à la ville ou à des villes et des pays visités auparavant) : sont les services plébiscités. Les services de type médico-social et sécuritaire ne sont que rarement prioritaires et leur installation n’émane pas toujours de demandes formulées par les personnes âgées mais plus souvent par leurs proches et par les professionnels. Or, les personnes interrogées ont des problèmes de santé qui restreignent leur accès à l’extérieur, aux contacts anonymes et aux fréquentations ordinaires. Cette situation les oblige à une réorganisation considérable des rythmes, y compris au sein du foyer, en particulier du fait de la présence des services professionnels pour la compensation des handicaps. Il apparaît nettement que la demande des individus tend plutôt à faire rentrer les objets et moyens techniques susceptibles de leur permettre de retrouver les dimensions temporelles et les espaces plus étendus et plus diversifiés dans un univers qui s’est réduit sur le logement. Il s’agit alors de faire venir à soi ce qu’on ne peut plus aller chercher seul, et de continuer à s’inscrire dans le territoire local en gardant un lien avec son quartier (Pennec, Trellu, 2005 ; Thépaut et al., 2004).

Dans ce projet, plusieurs acteurs du quartier se sont mobilisés pour mettre à disposition des éléments d’information et d’échanges (mairie, associations). Parmi les membres des familles concernées, les interactions se sont développées en particulier avec les petits enfants, les aïeux se trouvant auréolés d’indices de modernité non détenus par les plus jeunes [13] . Une présence accrue des fils et des gendres semble également constatée, par le soutien à l’expérimentation et l’intérêt manifesté auprès de leur parent, tandis que quelques conjoints paraissent plus réservés. Le rôle des parents, comme celui des professionnels, dans le fait même d’envisager l’expérimentation puis de la soutenir s’avère déterminant, dans ces situations comme dans l’introduction d’objets techniques et d’aménagements au sein des domicile lors de lourds handicaps (Le Borgne-Uguen, 2005).

Companym@ges- Aide par l’Image aux Personnes Agées [14]

Pour la partie concernant la population âgée, ce projet est également porté par l’équipe ayant expérimenté T@pa et fait appel à l’analyse des attentes et des usages durant l’expérimentation. La particularité de Companym@ges consiste dans son expérimentation au sein d’une résidence municipale et dans la prise en compte des représentations et des pratiques des professionnels simultanément à la démarche menée auprès de l’ensemble des résidents puis auprès de ceux qui choisissent de participer plus activement.

Le projet a été défini dès le départ comme une source de développement de liens sociaux et d’ouverture sur la cité, aussi il intéressant de relever les premiers constats et de suivre les inflexions possibles par rapport à cet objectif (Trellu, Pennec, 2008). L’orientation prise par le projet, dans sa présentation publique et auprès des résidents et de leurs familles, semble majorer les communications interfamiliales. Ces relations intergénérationnelles sont fréquemment évoquées par les résidents mais d’aucuns se détournent du projet proposé soit parce qu’ils disposent de suffisamment de relations sur ce plan, soit parce qu’ils ne peuvent ou ne veulent leur faire appel. Le dispositif technique n’impose en rien cette orientation ‘familialiste’ qui se rapporte plutôt à la primauté des rôles familiaux dans le soutien aux ascendants. Se situant dans le prolongement des résultats mis en avant dans l’expérience T@pa, l’expérimentation en cours se tient à distance de la médicalisation de la vieillesse mais accroît le rôle de la famille. C’est également une certaine homogénéisation des échanges familiaux qui est supposée, à l’encontre des résultats des recherches consacrées aux modèles familiaux, et plus précisément dans les usages des technologies entre membres de la parenté comme l’analyse Laurence Le Douarin (2007), en particulier au sujet des relations entre grands-parents et adolescents. Quant aux résidents, leur vie de famille ne fait pas le tout de leurs différences creusées avec le temps. Sans aborder les diverses caractéristiques biographiques susceptibles de distinguer les individus, nous avons pu voir comment le rapport des personnes aux objets techniques peut varier de manière considérable selon les sentiments qu’ils éprouvent à l’égard d’eux-mêmes et de leur parcours confrontés à la maladie et aux handicaps (Pennec, 2008). Situation à prendre en considération dans les projets destinés aux personnes du grand âge.

Pour autant, il s’agit dans ce projet de chercher à co-concevoir des objets techniques avec les personnes intéressées en premier chef par leur usage. Mais les présentations, les interactions ne sont pas exemptes des constructions propres aux chercheurs, aux professionnels, aux industriels, etc. Les dynamiques novatrices supposent un travail d’aller-retour de dé-construction et construction des usages projetés, au-delà du recueil des attentes, par un cheminement avec les différents acteurs et des ajustements réguliers.

Les plateformes technologiques introduites dans les services à domicile et dans les résidences sont fréquemment conçues pour des objectifs de gestion, d’assistance et de surveillance visant la sécurisation de l’ensemble des acteurs : la personne, les professionnels et les membres de la famille. Ce faisant, les nouvelles technologies sont fortement connotées aux handicaps et sont orientées vers des objectifs d’aide à la santé, parfois en vue de se substituer à l’intervention humaine. Ces pratiques tendent à occulter le champ relationnel et celui du maintien en citoyenneté que la diffusion des outils multimédias et des plate-formes technologiques est pourtant susceptible de développer. A contrario, si le soutien à la citoyenneté des personnes du grand âge est peu évoqué au travers de telles actions, d’autres expériences se font jour pour établir des espaces d’imagination et de pouvoirs pour concevoir des modes de vie participatifs, au sein des quartiers, dans des lieux de vie collectifs, voire dans des coopératives d’habitat. Mais, les technologies ne sont pas toujours convoquées dans ces innovations, de type auto-gestionnaires ou plus participatives,

Pour conclure

La forte sensibilisation publique actuelle à la question du vieillissement démographique, parfois entendu comme « problème » économique et de santé, a conduit à conjuguer Vieillesse et Technologie. Aux travaux de recherche initiés par la CNAV, la Mire et d’autres partenaires (cf. Retraite et société, n° 33, 2001), sont venus s’ajouter récemment des rapports sollicités par le Ministère de la santé, la CNSA, l’ANR, etc. ( Poulain et al. ALCIMED, 2007 ; Rialle, 2007). Ceux-ci permettent de faire le point sur l’abondance des initiatives, des expérimentations et des innovations. Leurs résultats montrent aussi la prédominance des préoccupations médicales et d’assistance au handicap. En ce qu’elles sont susceptibles de permettre une amélioration de l’autonomie, de la mobilité et de l’efficacité des soins, nul doute que le développement des technologies ne soit un facteur d’inclusion, y compris des vieilles personnes. Sur ce plan, on peut penser que le « jeunisme » associé aux « nouvelles » technologies finement analysé par Philippe Breton (1990, 1998) s’est atténué pour partie. Toutefois, l’association du vieillissement avec les technologies fait surtout référence aux actions de télé-médecine, de télé-surveillance et d’assistance, elle peut alors renforcer les représentations déficitaires du vieillissement. Stigmatisant la vieillesse en la réduisant aux handicaps, aux insuffisances d’apprentissage des TIC, etc., les technologies risquent à leur tour d’être tenues à distance par les vieilles personnes. Néanmoins, le fait que le développement des technologies en direction des plus âgés soit moindre sur le plan des actions de citoyenneté (prises de position, avis dans les décisions publiques locales et à d’autres niveaux, etc.) ne peut être imputé aux actions menées sur un autre plan. Ce constat renvoie à la participation et à l’organisation des représentations des citoyens en général, et des plus âgés en particulier, et aux modes d’accès à l’exercice du pouvoir, à l’expression de ses opinions. Questionnement au cœur des communications des journées de Reiactis et pour lequel nous nous appuyons sur le travail présenté par Michèle Charpentier (2007) définissant les formes de l’empowerment et les contextes qui contribuent à favoriser le pouvoir des anciens. Les technologies évoquées peuvent soutenir le désir d’échanges des personnes âgées, elles peuvent permettre la transmission de leurs savoirs et de leurs choix mais elles peuvent tout aussi bien complexifier leur vie et les tenir à distance. Ce sont les conditions de maîtrise et d’accessibilité ainsi que la qualité des interactions engagées dans des activités choisies et étendues à une pluralité de partenaires qui sont susceptibles d’assurer par l’usage de ces outils une participation accrue à la société.

 CARADEC V., EVE M., 2002, Sociabilité et diffusion des technologies de la communication. Une étude de cas auprès de « jeunes retraités », Réseaux 2002/5, n° 115, p. 151-179.

 BRETON P., 1998, « Les personnes âgées dans le discours de promotion des nouvelles technologies : une exclusion constitutive ? », Prévenir, n° 35.

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 CLEMENT S., DRULHE M., DUBREUIL C., LALANNE M., MANTOVANI J., ANDRIEU S., 1999, Les produits techniques dans les échanges entre les vieilles personnes, leur entourage et les services d’aide à domicile, Programme Mire - CNAV, déc. 1999.

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 PENNEC S.(dir), PRONOST S., 2006, Télé-assistance et Télé-relation à l’usage des personnes âgées, Contrat de recherche Fondation Louis Le Prince Ringuet. Brest, ARS-Université de Bretagne Occidentale, ENST-Bretagne, 55 p.

 PENNEC S.(dir), PRONOST S., 2006, Télé-assistance et Télé-relation à l’usage des personnes à mobilité réduite, Contrat de recherche AFM et SFR, Brest, ARS-Université de Bretagne Occidentale, ENST-Bretagne, 65 p.

 PENNEC S., 2008, « L’insoutenable finitude de l’être : commerce des morts, prévoyances et gestions des épreuves », Colloque international Rupture, finitude et management : la mort serait-elle tabou chez les gestionnaires ? Actes CD rom et site, Brest, UBO, ARS, ICI, HEC Genève, Amsterdam, 25-26 juin

 POULAIN A., PIOVAN R., VARAX de A., LETELLIER M, sous la direction de M. A. BLOCH, 2007, Les technologies pour la santé et pour l’autonomie, Rapport ALCIMED, Paris, CNSA-ANR.

 PRONOST S., PENNEC S., 2006, Evaluation d’une plate-forme de télé-relation à l’usage d’enfants souffrant d’infirmité motrice cérébrale, Rapport de recherche, Brest, ARS, Université de Bretagne Occidentale et ENST Bretagne.

 RIALLE V., 2007, Les technologies nouvelles susceptibles d’améliorer les pratiques gérontologiques et la vie quotidienne des malades âgées et de leur famille, Rapport remis au Ministère de la santé et des solidarités, Université Joseph Fourier et CHU de Grenoble, 74 p.

 THEPAUT A., J.Y. BOUVIER, « Projet TéDéVi : Télé-enseignement pour déficients visuels », article : http://www.snv.jussieu.fr/inova/villette2002/res14.htm , Cité des Sciences et de l’Industrie, mai 2002.

THEPAUT A., SEGARRA M. T., KERDREUX J. et P. NORMAND, 2004, « De la ‘Télé-assistance’ pour personnes âgées à la ‘Télé-relation’ : évolution du projet T@PA,à l’usage Actes du colloque Les nouvelles technologies dans la Cité, Rennes, Université Rennes1, 9 décembre, p. 335-341.

 TRELLU H., PENNEC S., 2008, Co-concevoir une plate-forme de services à destination des personnes âgées vivant en Etablissement. Constitution du réseau des partenaires et identification des attentes, Rapport de recherche 1, Companym@ges-AIPA Brest, ARS-UBO, Janvier.

 TRELLU H., BOUTET A., 2005, « Création d’un site‘Couleur quartier’. Entre territoires de réalité et de virtualité », Les Cahiers de l’ARS, Fabriques de territoires, Décembre.

Revues :

 Retraite et société, n°33 « Technologie et vieillissement », 2001.

Sites sur les initiatives brestoises au niveau des nouvelles technologies :

 http://www.a-brest.net

 http://www.ecrit-public.net

 http://www.participation-brest.net

Sites généralistes « technologie et vieillissement » :

 http://www.ageisonline.com

 http://cercle-vermeil.fr/default.aspx

 http://www.gerontechnologie.net/a-propos

Banques d’expériences :

Dispositifs de communication via un écran d’ordinateur :

 http://www.camera-contact.com

 http://www.erasme.org/Le-Web-napperon

 http://www.e-sidor.fr/accueil.html

 http://www.magui.fr

 http://fr.viafamilia.com

Annexe

Tableau 2 : Appels à projets multimédia et projets à destination des publics âgés

Projets Caractéristiques
2003 : Appropriation sociale des usages du multimédia et d’Internet
L’aide aux anciens à l’utilisation des technologies nouvelles. Porteur : Office des Retraités Brestois Public concerné : Personnes retraitéesObjectif : Formation aux multimédia (utilisation de l’appareil photo numérique et ses liaisons avec Internet) durant six semaines à raison de 3 heures par semaine. Animation par 2 bénévoles. Activité maintenue depuis sa mise en place
2004 : « L’appropriation sociale des usages à Brest »
Inter-générations et écrit publicPorteur : Dispositif relais Collège de Kerbonne Publics concernés : Des personnes âgées en maison d’accueil et des collégien-ne-s en situation de marginalisation scolaire. Objectif : Rencontres intergénérationnelles autour de l’écrit public.
2005 : « Expression et multimédia dans la ville »
Intergénér@tion : portraits d’anciens Porteur : Dispositif relais Collège de Kerbonne Publics concernés : Des personnes âgées en maison d’accueil et des collégien-ne-s en situation de marginalisation scolaire.Objectif : Des élèves du dispositif relais réalisent des portraits de personnes âgées (vidéo, photos, écrits...) qui sont mis en ligne sur le site intergener@tions. Des formations à l’Internet sont également proposées par les élèves aux personnes de la résidence Louise Le Roux.
2006 : « Lien social, accès accompagné, expression, co-production multimédia » « En quête de Brest »
Apport du multimédia pour favoriser la bientraitance des personnes âgées, des personnes âgées vulnérables et leur entourage Porteur : Office des Retraités Brestois Publics concernés : Les personnes âgées, dépendantes physiques ou non, à leur domicile, les personnes maltraitées qui entrent en contact avec le Centre d’écoute de la maltraitance, le personnel soignant et de service des maisons de retraite qui souhaitent recevoir des informations sur la maltraitance, les clubs de retraités et les foyers sociaux.Objectif : Projeter sur place -à domicile et dans les maisons sociales- des DVD ou diaporamas d’information et de culture (par un ensemble « multimédia »)
La santé hier à Brest, anecdotes et recettes Porteur : Dispositif relais Collège de Kerbonne Publics concernés : Des personnes âgées en maison d’accueil et des collégien-ne-s en situation de marginalisation scolaire,Objectif : Collaboration entre les personnes âgées et les élèves sur le thème de la santé. Les informations récoltées auprès des personnes âgées sur les pratiques de la santé à Brest dans la première moitié de XXème siècle sont éditées sur le wiki.
2007 : « Lien social, multimédia, expression, solidarités »
Ateliers Mémoire Porteur : Office des Retraités Brestois Public concerné : Personnes de plus de 50 ansObjectif : Acquérir du matériel informatique pour la réalisation des outils des ateliers mémoire proposés à l’Office des Retraités Brestois
Blog@ges : Echanges entre élèves et personnes âgées autour d’Internet et mise en commun d’un blog Porteur : Dispositif relais Collège de Kerbonne Publics concernés : Des personnes âgées en maison d’accueil et des collégien-ne-s en situation de marginalisation scolaire.Objectif : Mettre en place avec les élèves le blog intergénérationnel
Le multimédia Pour Tous Porteur : Foyer Laïc de Saint Marc (quartier brestois) Publics concernés : * Les personnes d’un certain âge qui veulent s’initier à l’informatique * Les personnes qui recherchent une aide pour utiliser les outils multimédias * Les personnes à la recherche d’emploi qui ont besoin de l’outil informatique * Jeunes avec activités professionnelles * Les enfants de l’accueil péri scolaire pour l’accompagnement après l’école * Les jeunes de l’espace ados, demandeurs d’accès internet.Objectifs : Un accompagnement pour les retraités sur les besoins suivants :- Correspondance avec leurs familles par des courriels (leurs enfants sont souvent éloignés de Brest) ; - Echange de photos avec leur famille- Apprendre à charger les photos des appareils numériques sur le disque dur- Apprendre à retravailler leurs photosOuverture de créneaux en journée plus spécifiquement pour ce public
2008 (limite dépôt 20.09) « Lien social, accès accompagné, expression, co-production multimédia »

Notes

[1Cf. bibliographie en particulier Pennec, Pronost, Trellu

[2Les recherches ont été menées auprès de personnes âgées en situation de handicap, vivant à domicile (T@pa) (Pennec, Trellu, 2005) ou en établissement (Companym@ge) (Trellu, Pennec, 2008). Une étude du même type a également concerné des jeunes en situation de handicap moteur cérébral (Pennec, Pronost, 2006). Une enquête a également été réalisée sur les usages d’un Point d’Accès Public à Internet (PAPI) dans un quartier périphérique (Trellu, Boutet, 2005).

[3Au-delà du recensement des actions « nouvelles technologies » de la ville de Brest, celles retenues dans l’analyse concernent :

 4 PAPI :1 à l’office des retraités et personnes âgées (ORB), 2 dans 2 résidences de personnes âgées, 1 dans un quartier populaire ; Les appels à projets multimédia et les réponses en rapport avec les questions d’âge ; L’activité entre résidents d’un foyer-logement et élèves d’une classe relais ;

 La production de reportages et films : par l’ORB, par « TV Résidences », par une association de femmes (Rien sans elles) dans un foyer-logement ;

 L’expérimentation de plates-formes de services, au domicile de personnes à mobilité réduite et en établissements.

[4nous soulignons

[5PAPI : Point d’Accès Public à Internet

[6EPM : Espace Public Multimédia

[7Le site www.a-brest.net, édité par la mairie, met en réseau les acteurs brestois de l’Internet et du multimédia. @-brest est un site d’information sur l’appropriation sociale des services, usages et technologies de l’information et de la communication à Brest, au pays de Brest et en Bretagne. Certaines actions des pays francophones peuvent également être en ligne.

[8L’analyse de l’ensemble des projets retenus est en cours sur ce point

[9Cette activité est également développée dans les Papi

[10Encore faut-il que les propositions à leur égard prennent forme de sollicitations et d’interactions collectives, et ce avec des publics variés. Les préconisations de prévention et de lutte contre les risques de la vie prennent souvent une place prépondérante lorsque les nouvelles technologies sont associées aux questions du vieillissement (surveillance, assistance), au détriment des usages contribuant à la sociabilité et à la citoyenneté.

[11Le Forum est co-organisé entre la Ville de Brest, la région Bretagne, Mégalis et Télécom Bretagne en partenariat avec la Meito, le laboratoire des usages Marsouin, la ville de Rennes, la FING, le Ministère de la culture, la Délégation aux usages de l’internet, Créatif, la DRJS de Bretagne, la Fédération des vidéos de quartier et de pays, des acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire.

[12Fondation Internet Nouvelle Génération (FING), http://www.upfing.org

[13La fonction d’indice de modernité des technologies attribuée à leurs détenteurs ou à leurs utilisateurs est sans doute banale, mais, lorsqu’il s’agit de publics perçus comme handicapés, cette fonction joue un rôle de validation au regard d’autrui. Ce constat a également été établi lors d’une expérimentation auprès d’enfants souffrant d’infirmité motrice cérébrale (Pronost, Pennec, 2006).

[14Le projet Companym@ges est labellisé par le pôle de compétitivité Images & Réseaux, soutenu par le Ministère de l’industrie et la Région Bretagne. Il rassemble douze acteurs bretons : Alcatel Lucent - Brest, Active Circle, Altran Ouest, Camka System, Comverse, Iwedia, Niji, TDF, Telecom Bretagne, Le Télégramme, l’Atelier de Recherche Sociologique de l’Université de Bretagne Occidentale et l’Université de Bretagne Sud-Lab-STICC.

Documents joints