Des BIens publics aux biens communs, COllaboration, Organisations et Pratiques. Présentation du projet BICOOP

, par Annabelle Boutet-Diéye, Michel Briand, Nicolas Jullien

Biens publics, biens communs, production collaborative, secteur public, recherche publique, collectivité territoriale, innovation, ouverture de la connaissance, stratégie industrielle.

Dans ce projet, nous nous interrogeons sur ce qui motive ou freine des professionnels à mettre à disposition du plus grand nombre, sur Internet, des biens informationnels dans le but de générer des démarches collaboratives autour de tels biens (production, modification, usages).

À travers l’analyse de ces motivations et de ces freins, nous cherchons à interroger l’évolution des compétences professionnelles, les objectifs poursuivis par les acteurs (individus, groupe professionnel et institutions qui les embauchent) et le sens que cela acquiert dans le secteur concerné.

Notre travail a un double objectif : établir un cadre théorique et méthodologique pour analyser ces phénomènes et confronter nos questionnements sur le terrain.

Le projet se déroulera de janvier 2008 à décembre 2008.

Le wiki du projet

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Nous concentrerons notre étude sur deux terrains, complémentaires en terme de biens produits et en terme de type d’organisation au sein desquels ils sont produits :

 celui de la production d’information de service public. Pourquoi et comment des membres d’une collectivité territoriale, une administration ou un service public décident-ils de mettre à la disposition du plus grand nombre des biens, de type informationnel, réservés auparavant à un public choisi et de s’impliquer dans des productions collaboratives ouvertes (grâce à l’utilisation d’outils de publication sur Internet) ?

 celui de la production de technologies basées sur du logiciel. Pourquoi publier des connaissances, des innovations sous une licence permettant la réutilisation ? Comment s’organise la coopération dans ces secteurs ? Nous nous intéresserons particulièrement au point de vue de la recherche publique, qui doit arbitrer entre production de recherches fondamentales, ouvertes, et valorisation de cette recherche.

Dans ces deux cas, les questions fondamentales sont les mêmes : que produisent les différents acteurs, qu’est ce qu’ils échangent, comment sont construits les logiciels qu’ils utilisent, y-a-t-il de la coopération et comment est-elle organisée, quel est le lien entre ces organisations de production, qu’est ce que cette production coopérative change sur les buts/objectifs, positionnement de ces organisations et des individus.

C’est pourquoi nous proposons, dans ce projet, deux actions de recherche :

  un travail de recherche préalable, en sociologie des organisations, permettant de construire un cadre d’enquête et d’analyse sur le changement dans les institutions (et notamment les institutions publiques),

  des études de terrain basées sur des entretiens avec les acteurs qui produisent ces biens, pour comprendre leurs objectifs, leur vision des objectifs de leur institution et la façon dont ils analysent la diffusion des pratiques coopératives dans leurs pratiques professionnelles.

Plusieurs livrables seront proposés à l’issu de ces travaux dont une grille et un protocole d’enquête pouvant être administrés dans les organisations ou des secteurs d’activités ainsi qu’un premier état des lieux effectué dans les terrains que nous avons identifiés.

Ces productions viendront alimenter un séminaire de recherche et une conférence finale sur le domaine, regroupant des chercheurs en gestion, économie, sociologie et droit sur les liens entre organisations de production de connaissances et système de protection intellectuelle.

Nous avons identifié cinq axes thématiques pour les études de cas dans le domaine de la production de biens de service public, ou biens communs. Deux de ces axes thématiques seront explorés au cours de ce projet : la production de biens publics informationnels de types bibliographiques, biographiques ou culturels par les institutions publiques telles que les structures de lecture publique, d’archives ou les musées ; la production de biens publics informationnels de type politique par les collectivités territoriales ; la production de données naturalistes ou environnementales notamment autour des problématiques du développement durable ; la production de biens publics informationnels liés à l’accès public à Internet ; la production des données juridiques liées notamment aux secteur des banques de données juridiques et à la propriété intellectuelle sur Internet.

Les études de cas dans le domaine de la production technologique, seront basée du logiciel seront sur les bio-technologies et plus précisément la bio-informatique et les composants électroniques numériques) afin de comprendre le mode de production et de valorisation des connaissances et de confronter ces modes de productions aux modèles de valorisation actuels (protection, ouverture du type logiciel libre, autres modèles).

P.-S.

Les résultats des recherche, en plus des publications scientifiques, seront publiés sur le site de M@rsouin (http://www.marsouin.org)